Ce mercredi 16 octobre 2024 marque un tournant dans l’histoire militaire du Mali. Les colonels, qui ont pris les rênes du pays suite aux événements de 2020 et 2021, sont désormais officiellement des généraux. En tête, Assimi Goïta, président de la transition, est promu au grade de Général d’Armée à titre exceptionnel, devenant ainsi le plus haut gradé de l’armée malienne avec cinq étoiles sur ses épaulettes.
Bamada.net-Après le général Moussa Traoré, ex-chef d’État, et le général Amadou Toumani Touré, ex-président du Mali, paix à leurs âmes, Assimi Goïta devient le troisième général d’armée (5 étoiles) de l’histoire du Mali, confirmant son rôle central au sein de l’institution militaire. À noter qu’il avait orchestré un coup d’État le 18 août 2020 alors qu’il n’était encore que colonel, en alliance avec quatre autres colonels qui, aujourd’hui, sont eux aussi promus au rang de Généraux de Corps d’Armée (4 étoiles). Ces figures incontournables – Malick Diaw, Sadio Camara, Ismaël Wagué, et Modibo Koné – ont également vu leurs efforts récompensés lors du dernier Conseil des ministres.
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Par ailleurs, un autre personnage de l’histoire récente du Mali est éclipsé par cette nouvelle génération. Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’État de 2012 contre l’ancien président Amadou Toumani Touré, n’est plus le plus haut gradé de l’armée malienne. Sanogo, qui avait secoué le pays en prenant le pouvoir il y a plus d’une décennie, détenait alors le titre de Général de Corps d’Armée avec quatre étoiles. Aujourd’hui, Assimi Goïta prend la relève avec son grade de Général d’Armée et ses cinq étoiles, devenant ainsi le plus haut gradé de l’armée malienne et l’un des principaux architectes du coup d’État d’août 2020.
Cette nouvelle ère militaire, marquée par l’ascension fulgurante de ces officiers, soulève des interrogations profondes sur l’avenir du pays. Les Généraux Goïta et ses compagnons ont, en l’espace de quatre ans, redessiné le paysage politique et sécuritaire du Mali. Si cette promotion peut être perçue comme une reconnaissance de leur rôle dans la gestion de la crise nationale, elle cristallise également les craintes d’une militarisation accrue de la sphère politique.
Pour de nombreux Maliens, ces promotions représentent une reconnaissance méritée pour des hommes qui ont pris des risques importants dans des moments critiques. Elles symbolisent une certaine stabilité et un renforcement de l’armée dans la lutte contre le terrorisme et les défis sécuritaires. D’un autre côté, certains craignent que cette concentration de pouvoir au sein de l’armée ne freine la transition vers une gouvernance plus démocratique et institutionnalisée.
Les critiques n’ont d’ailleurs pas tardé à émerger. Certains observateurs dénoncent une dérive vers une consolidation du pouvoir militaire, une tendance qui pourrait éloigner le pays de la promesse d’une transition politique pacifique. La nomination d’Assimi Goïta, maintenant le plus haut gradé de l’armée, et des autres généraux, est perçue par certains comme un verrouillage du pouvoir entre les mains de l’élite militaire au détriment de la gouvernance civile.
Ces promotions surviennent dans un contexte où l’armée joue un rôle central dans la lutte contre l’insécurité grandissante au Sahel. Les Maliens, tout en célébrant ou en critiquant ces décisions, sont conscients de l’importance stratégique d’une armée forte dans la défense du territoire et la protection de la population.
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En définitive, cette décision du Conseil des ministres du 16 octobre 2024 marque une étape importante dans la restructuration de l’armée malienne. Les promotions d’Assimi Goïta et de ses camarades reflètent un changement radical dans la hiérarchie militaire et politique du pays. Le Mali se retrouve à une croisée des chemins, entre le maintien de l’ordre militaire et les espoirs d’un avenir plus démocratique. Seul l’avenir dira si cette nouvelle élite militaire saura relever les défis de la nation ou si elle symbolise une nouvelle ère de domination militaire sur la scène politique malienne.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net
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