[Billet d’humeur] Entre les sables mouvants de la politique, le Mali trace son chemin vers la stabilité

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Dans le désert politique malien, les voix des contestataires résonnent comme des murmures emportés par le vent. Alors que la justice maintient en détention des figures de l’opposition, les autorités de la Transition s’accrochent au gouvernail, déterminées à maintenir le cap vers la stabilité, malgré les tempêtes de contestation qui se lèvent à l’horizon.

Le Mali, ce grand fleuve qui cherche sa voie entre les dunes de l’incertitude, voit encore une fois s’élever les voix de ceux qui s’opposent au courant. Depuis plus de quatre mois, onze figures politiques, membres de la fameuse « déclaration du 31 mars » en faveur du retour à l’ordre constitutionnel, sont derrière les barreaux. Ces voix, que certains jugent discordantes, s’opposent aux vents de la transition et se retrouvent coincées dans les sables mouvants de la justice. En septembre 2024, la justice, comme un mirage dans le désert, avait ordonné leur libération provisoire. Mais le procureur, gardien vigilant des dunes mouvantes de l’État, s’est opposé, refusant de les voir libres.

Une voix morte dans le désert 

Dans ce paysage aride, un cactus émerge, fier et tenace. Dr Modibo Soumaré, président de l’Alliance des Forces démocratiques (AFD), a pris la parole comme un cri qui déchire le silence brûlant de Bamako. Sur une télévision locale, il a clamé l’innocence de ses camarades, assurant que leurs actions n’étaient rien d’autre que des paroles, des documents, des mots perdus dans le vent, incapables d’ébranler la forteresse de l’État. « Aucun complot, aucune trahison », répète-t-il comme une litanie face au vent du doute.

Ce mardi, la cour d’appel de Bamako rouvrira les portes du désert judiciaire. Les avocats, porteurs d’espoir comme des caravanes chargées de promesses, espèrent que le soleil de la justice brillera cette fois-ci. Mais le chemin est long, et les mirages ne sont jamais loin. Soumaré, quant à lui, sonne l’alarme. Il accuse, il défie, il appelle les autorités de la Transition à libérer ces voix enfermées et à faire du retour à l’ordre constitutionnel le phare de leur navigation.

Phare dans la nuit saharienne

Mais peut-on reprocher aux autorités maliennes de tenir le gouvernail avec fermeté quand le navire se bat contre les vagues incessantes du chaos ? Depuis 2020, le Mali cherche à redresser la barre, à se détacher des mains étrangères qui l’ont guidé pendant trop longtemps. Le pays a besoin d’un capitaine courageux, prêt à affronter la tempête pour retrouver la stabilité. Et si cela implique de contenir certains courants, de temporiser certaines voix, n’est-ce pas le prix à payer pour que le navire malien puisse un jour voguer librement vers un avenir plus serein ?

La Transition, comme un phare dans la nuit saharienne, cherche à baliser la route. Elle se doit de tenir tête à ceux qui voudraient la détourner de sa mission. Les autorités savent que chaque décision est une empreinte dans le sable, un choix à assumer pour ne pas perdre de vue le cap fixé : un Mali souverain, debout, maître de son destin.

Alors oui, des voix s’élèvent, des contestations grondent, mais le désert malien est vaste, et le vent finira toujours par emporter les murmures qui ne servent pas le chemin vers la stabilité. Il est essentiel de ne pas se laisser aveugler par les mirages des promesses hâtives et de comprendre que, parfois, il faut tenir fermement le cap pour atteindre l’oasis tant espérée.

Oumarou Fomba 

Source : Sahel Tribune

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