Assimi Goïta frappe fort en dissolvant l’AEEM, foyer de violence estudiantine au Mali. Une décision salvatrice, saluée par l’AMSUNEEM, pour refonder un système éducatif gangrené. Le vent du changement souffle enfin sur l’éducation malienne, et il était temps !
Le Mali, pays de contradictions où l’éducation, censée être un pilier du développement, se transforme parfois en un véritable champ de bataille. Mais cette fois, les choses semblent prendre un autre tournant. Ce lundi 28 octobre 2024, Assimi Goïta, le Général d’Armée et Président de la Transition, a montré qu’il n’était pas là pour faire de la figuration. Lors d’une rencontre avec l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMSUNEEM), il a pris le taureau par les cornes. Dans un contexte où l’éducation malienne est à la croisée des chemins, cette rencontre a pris des allures de tournant historique.
Cette rencontre a lieu au lendemain du 34ème anniversaire de la création de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), le 27 octobre 1990. En 1980, l’histoire des mouvements scolaires et estudiantins au Mali prend un tournant tragique avec l’assassinat d’Abdoul Karim Camara, dit « Cabral« , secrétaire général et symbole de la résistance étudiante. Le 17 mars de cette année-là, Cabral est fauché, mais l’esprit de révolte et de revendication n’est qu’assoupi. Dix ans plus tard, comme un phénix renaissant de ses cendres, le mouvement refait surface. Le 27 octobre 1990, une nouvelle génération d’étudiants, menée par les ambitieux Oumar Mariko et Kassoum Barry, donne naissance à l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), prête à prendre le flambeau et à écrire un nouveau chapitre de lutte et d’engagement pour les droits des étudiants maliens.
Un premier pas
Et il faut dire que ce n’est pas une simple rencontre de courtoisie. Le mercredi 13 mars 2024, le gouvernement malien a frappé fort en annonçant la dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM), cette fameuse structure qui, au fil des ans, s’est tristement transformée en un foyer de violences et de confrontations meurtrières. Fini le temps où l’on fermait les yeux sur ces dérives ; cette fois, le message est clair : l’impunité et la violence n’ont plus leur place dans les universités maliennes.
Dissoudre l’AEEM, c’est osé, c’est audacieux, mais surtout, c’est salvateur. Assimi Goïta et son gouvernement ont compris qu’il fallait casser les vieilles habitudes pour espérer redresser un système éducatif gangrené par les conflits internes. Certains diront que cela n’effacera pas les années de troubles, mais c’est un premier pas, et pas des moindres. On ne répare pas un édifice en ruines sans déconstruire d’abord ce qui ne tient plus debout.
Création d’une nouvelle association estudiantine
L’AMSUNEEM, pour sa part, a saisi cette occasion pour proposer la création d’une nouvelle structure, une association étudiante refondée, bâtie sur des principes de paix et de solidarité. L’idée a de quoi séduire, et on sent que le Président Goïta est prêt à jouer le jeu. Il sait que l’avenir du Mali se dessine sur les bancs des universités, pas sur les terrains de confrontation. C’est bien de rappeler que les étudiants doivent être des acteurs de changement, et non des pions dans des luttes de pouvoir.
Autre sujet sensible : le paiement des bourses d’études. Ces fameux retards qui reviennent comme un refrain à chaque rentrée. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, a assuré que les fonds étaient débloqués et que tout rentrerait bientôt dans l’ordre. Alors, soyons optimistes, puisque des solutions semblent enfin se dessiner. Loin des promesses en l’air, cette Transition montre qu’elle veut agir et ne plus laisser les étudiants en plan.
Des décisions qui redonnent de l’espoir
Il est rafraîchissant de voir que l’équipe de Goïta ne se contente pas de déclarations d’intentions. Dissoudre l’AEEM, régulariser les bourses, repenser la structure estudiantine : autant de gestes qui montrent une vraie volonté de changer les choses. Et oui, ça mérite d’être souligné ! Loin des discours vides, cette Transition prend le risque d’agir, quitte à froisser ceux qui préfèrent l’immobilisme.
Alors, bravo au gouvernement malien pour cette prise de décision. Il y a certes encore du chemin à parcourir, et tout n’est pas gagné. Mais au moins, le Mali avance, et il le fait avec audace. C’est ce genre de décisions qui redonnent de l’espoir. Et si l’on continue sur cette voie, qui sait, l’éducation malienne retrouvera peut-être enfin ses lettres de noblesse. Après tout, le changement ne commence-t-il pas par un geste fort ?
Chiencoro Diarra
Source : Sahel Tribune
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