La Chute du Dictateur Sahelien : Blaise Compaore

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Le 31 Octobre 2014, le peuple Burkinabé a balayé le Président Compaoré arrivé au pouvoir par un sanglant coup d’Etat perpétré contre celui qui le considérait comme son alter ego et qui incarnait l’espoir des Peuples d’Afrique : Le Capitaine Thomas Sankara, En trahissant les principes sacrés de l’amitié, Blaise découvrit sa face hideuse à l’Afrique et au monde qui ne  lui ont jamais pardonné.

Pendant 27 années de pouvoir, il a instauré une dictature sans précédent en muselant l’opinion, en tirant sur les opposants politiques et en installant une corruption à nulle autre pareille dans toute l’histoire du pays des «hommes intègres».

Sur le plan Africain, il était devenu l’architecte des bases  œuvres des forces occultes, hostiles au progrès Africain. Le Burkina Faso était devenu l’épicentre des foyers de rebellions contre plusieurs pays Africains.

En Sierra Leone Blaise a appuyé les hommes de Fodé Sankho dans leur folie inhumaine (amputation des membres par les soldats du RUF, vols, viols, massacres odieux etc.)

En Côte d’Ivoire, il a contribué à la déstabilisation en soutenant ouvertement au plan matériel et politique les Rebelles à Bouaké, ce qui conduisit au chaos dont les conséquences désastreuses perdurent encore aujourd’hui.

Au Liberia, Charles Taylor était l’exécuteur de ses œuvres et au lointain Angola, Blaise a noué avec Jonas Savimbi une alliance criminelle pour le trafic du diamant.

Concernant le Mali, il a hébergé, armé et protégé avec arrogance des Touaregs apatrides dont l’objectif visé était la partition du pays phare de l’Ouest Africain. Mais c’est là que Blaise s’est heurté à plus fort que lui, le peuple Malien. Sa duperie et son alliance coupable avec l’Occident capitaliste apparurent au grand jour et sa condamnation fut unanime et sans appel. Les forces politiques et sociales du Burkina Faso se liguèrent contre lui d’autant plus qu’elles réalisaient son entêtement à se maintenir à vie au pouvoir.

Au matin du 31 Octobre, sous la direction des organisations patriotiques et de la société civile le peuple Burkinabé a décidé de prendre son destin en mains et de redorer du même coup le blason du pays longtemps terni par un régime criminel. Blaise s’est enfui en Côte d’Ivoire où il trouva refuge auprès de son complice Alassane Dramane Ouattara.

Il ne sera pas étonnant que la presse, les organisations démocratiques et la jeunesse de ce pays lui réservent un des plus mauvais accueils, car il fut et demeure le prototype du mauvais dirigeant Africain. Il a démontré tout ce qu’une mauvaise politique engendre comme crimes.

Remercions donc chaleureusement le peuple Burkinabé pour sa mobilisation, la qualité de son combat, la valeur des dirigeants qui ont conduit à cette victoire et leur détermination à renouer avec la démocratie.

Il est bon de rappeler que le Burkina Faso a toujours été une terre de tolérance politique et de pluralisme d’idées bien avant le multipartisme décrété après la Conférence de la Baule en 1990. C’est en effet le premier pays Africain ayant vécu une élection présidentielle à deux tours entre le Président Sangoule Lamizana et Macaire Ouedraogo en 1978 ; ce qui atteste la vitalité et la valeur de la démocratie en Haute Volta (nom  que portait le Burkina), au moment où la plupart des pays Africains vivaient sous des régimes militaires sans parti politique (cas du Mali) et des dictatures néocoloniales sous la botte de la Françafrique.

Il est à noter que même la première irruption de l’armée voltaïque sur la scène politique n’était pas à proprement parler un coup d’Etat militaire classique. Ce fut à la suite d’une grève syndicale ; le peuple sollicita l’intervention de l’armée et celle-ci, respectant la hiérarchie militaire a porté au pouvoir l’officier le plus gradé : le chef d’Etat-major, le Colonel Sangoulé Lamizana.

On peut citer aussi comme un signe de civisme politique incontestable la démission du jeune secrétaire d’Etat  à l’information, le capitaine Thomas Sankara lors de la clôture du Fespaco à Ouagadougou, après avoir déclaré : « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple ».

Sankara par cette démission, exprimait sa divergence profonde avec le régime du Président Saye Zerbo. On ne pouvait imaginer un tel scenario dans la plupart des Etats de l’Afrique d’alors.

Soulignons aussi qu’en Novembre 1986, la presse internationale a noté avec surprise pendant  les cérémonies d’accueil du Président Mitterrand à Ouagadougou, la présence de plusieurs anciens présidents de la République à l’Aéroport : Maurice Yameogo (1er President du pays), Sangoule Lamizana, Saye Zerbo et Jean Baptiste Ouedraogo. A l’époque un ancien Président Africain n’avait le choix qu’entres les deux  “P” : Palais ou Prison. La Haute Volta faisait exception à cette règle sous le régime de Sankara.

Ces rappels historiques montrent éloquemment que même pendant la révolution (CNR) sous Sankara, le pouvoir était entre les mains du peuple, lequel dirigeait directement à travers les CDR et les TRP, une expérience originale, qui fut brutalement arrêtée par celui-là même qui était le numéro deux du régime et même l’alter-ego du Président du Faso qu’il fit lâchement assassiner le 15 Octobre avec 13 de ses compagnons.

C’est ainsi que Blaise prit le pouvoir soulevant l’indignation de tous les peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine, contre lui. Malgré tout, avec le soutien multiforme de l’Occident il instaura un régime de terreur et de pillage économique. Il devint pendant 27 ans, le principal agent d’exécution de sales besognes, en entretenant les rebellions et le trafic de diamant et d’or provenant de Sierra Leone et du Liberia.

Mme Louise Arbour ancienne procureure générale des TPI qu’on ne peut taxer de sympathie communiste a dénoncé le choix de Blaise comme médiateur dans les conflits Africains, un choix qui atteste un mépris à l’endroit de nos peuples, le Pyromane-Pompier selon le célèbre Professeur Albert  Bourgi         .

Mais Blaise a  oublié que la roue de l’histoire tournait et que si l’on veut donner un contenu historique à son action politique, il faut l’inscrire dans le cadre de la défense des intérêts du peuple sinon, on sera toujours rattrapé par ses turpitudes, tôt ou tard, mort ou vivant.

 

Et maintenant, que faire de Blaise ?

La CPI, si décriée en Afrique par les peuples et en Occident par les esprits éclairés, gagnerait à redorer son image, en engageant le plus rapidement possible une              poursuite judiciaire contre Blaise, afin qu’il réponde de ses nombreux crimes : assassinat des opposants politiques, du journaliste Nobert Zongo, du juge Salif Nebie, rebellions entretenues dans la sous région (Liberia, Sierra Leone, Cote d’Ivoire, Mali).

La soi disant Communauté internationale bien que partiale à l’égard de Blaise durant son sinistre règne, doit adhérer à une telle démarche. Ce faisant CPI et Communauté internationale auront accompli une immense œuvre de salubrité politique.

Quant à nous, citoyens Africains, mobilisons-nous pour un tel procès historique afin que les bourreaux de nos peuples payent leur forfaiture.

Blaise aujourd’hui dans la poubelle de l’histoire incarne la trahison, le mensonge, la duperie, la fourberie : lui qui a poussé ses lubies jusqu’ à nourrir l’ambition d’acquérir un prix Nobel.

Pendant 27 ans il a souillé le Burkina Faso, un pays qui avait pris un réel départ, grâce à l’impact de Thomas Sankara qui avait engagé un processus de réhabilitation de l’homme Noir à l’image de l’expérience malienne conduite par Modibo Keita. Les dirigeants vivaient selon les moyens de l’Etat, en donnant l’exemple de la simplicité, de la modestie, du désintéressement, de l’intégrité et du dévouement  au bien du peuple. Selon le journaliste Philipe Gaillard le Faso de Sankara rappelait le Mali de Modibo Keita, un pays digne et intègre.

La Haute Volta avant même la Révolution avait un train de vie sobre, animé par un puissant mouvement syndical dirigé par Soumane Toure, un leader qui faisait trembler les gouvernements.

La gauche Burkinabe (PCRV, lipad PAI, ROC, et ULC) est formée d’intellectuels civils et militaires. Sankara est  un des produits de cette mouvance. C’est pourquoi il tranchait avec le type de militaire sanguinaire qui a régné longuement en Afrique : Mobutu, Eyadema, Moussa Traore, Bokassa, Idi Amin, Blaise Compaore et autres.

Thomas Sankara, dans un éclair prémonitoire a déclaré  “Ce sont les tragédies des peuples qui révèlent les grands hommes, mais ce sont les médiocres qui provoquent ces tragédies.”

C’est Blaise le médiocre a provoqué la tragédie un 15 Octobre 1987, mais cette tragédie a révélé le grand homme Sankara à l’Afrique et au monde entier.

Moussa Sow-USA

Source : Le Républicain

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