Le 15 novembre 2024, un événement historique a marqué un tournant dans les relations entre le Mali et les Nations Unies : la signature du document de rétrocession du quartier général de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA). Cette cérémonie s’est déroulée à Sénou, dans la Commune VI du District de Bamako, en présence de personnalités de haut rang, notamment le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Son Excellence Abdoulaye Diop, le Secrétaire général adjoint de l’ONU, Atul Khare, et l’équipe de liquidation de la MINUSMA dirigée par Anton Antchev.
Bamada.net-La rétrocession de ce site symbolise la fin de la présence militaire de la MINUSMA au Mali après plus d’une décennie de déploiement. Un processus qui, selon les autorités maliennes, a été coordonné de manière ordonnée et sécurisé, dans le respect des délais fixés par la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cependant, ce retrait ne marque pas la fin de la coopération entre le Mali et les Nations Unies, mais ouvre plutôt la voie à un nouveau format d’intervention.
La FIN de la MINUSMA : Une Étape Clé de l’Histoire du Mali
Le ministre Abdoulaye Diop a rappelé que la fin de la MINUSMA ne représente en aucun cas une rupture des liens entre le Mali et les Nations Unies. Il a souligné l’importance de cette coopération qui perdurera, mais dans un cadre désormais adapté aux réalités de la transition du Mali. Il a également rendu hommage à l’engagement des personnels de la MINUSMA, qui ont œuvré pendant plus de dix ans pour apporter une aide essentielle au pays, surtout durant les moments les plus critiques de la guerre contre les groupes armés terroristes. « La MINUSMA a été, au début de son déploiement, le symbole de la solidarité internationale envers le Mali, alors en proie aux violences terroristes », a-t-il déclaré.
Le retrait de la MINUSMA est également symbolique d’un changement majeur dans le contexte sécuritaire et politique du pays. Le 15 novembre 2024 marque également le premier anniversaire de la reprise de Kidal par les Forces armées maliennes (FAMa), un moment clé de la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, longtemps occupé par des groupes armés. Cette victoire, saluée par le ministre, symbolise la reconquête de la souveraineté du Mali sur ses terres, avec la bravoure des FAMa en première ligne.
Les Enseignements Tirés de la Mission
Le ministre Diop a pris le temps d’évoquer les enseignements tirés de l’expérience de la MINUSMA. Selon lui, bien que la mission ait joué un rôle important lors de sa première année en consolidant la présence des Forces maliennes dans le nord du pays, elle n’a pas su répondre pleinement aux attentes du peuple malien. La mission a été confrontée à des défis opérationnels majeurs, notamment un mandat qui n’était pas toujours adapté aux réalités du terrain, et des restrictions sur les règles d’engagement de certains contingents.
Une autre problématique soulevée par le ministre a été l’instrumentalisation des questions des droits de l’homme, parfois utilisées à des fins politiques pour déstabiliser davantage la situation au Mali. « Le changement de paradigme dans la gestion de notre sécurité et de nos affaires internes est désormais en marche », a-t-il ajouté, évoquant la volonté des autorités maliennes de prendre en main leur destin sans ingérence extérieure.
Une Coopération Nouvelle : Le Mali et les Nations Unies vers l’Avenir
Pour le ministre Abdoulaye Diop, la fin de la présence de la MINUSMA ne met pas un terme à l’engagement des Nations Unies au Mali. « Le changement de paradigme concerne aussi notre approche de la coopération avec l’ONU, désormais centrée sur le développement et la prospérité du Mali, dans le respect de notre souveraineté », a-t-il souligné. Les Fonds, Agences et Programmes des Nations Unies au Mali continueront d’appuyer les efforts du gouvernement malien dans le cadre du développement harmonieux du pays.
Cette nouvelle coopération sera plus axée sur les besoins et priorités des populations maliennes, sans interférences extérieures, et en coordination avec les autorités maliennes. Le gouvernement malien souhaite en effet profiter de l’expérience accumulée pour mieux orienter l’action de l’ONU, afin que celle-ci réponde plus efficacement aux défis sociaux et économiques du pays.
Un Processus de Liquidation Réussi
Le processus de liquidation de la MINUSMA s’est déroulé dans des conditions optimales grâce à une coopération étroite entre le gouvernement malien et les Nations Unies. Le ministre Diop a salué la dynamique de coopération entre les deux parties et a félicité les équipes impliquées dans la gestion de la transition, à la fois du côté malien et du côté des Nations Unies. Cette réussite dans la phase de liquidation témoigne de la volonté commune de terminer ce chapitre de manière organisée et sans heurts, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de coopération.
Conclusion : Une Nouvelle Ère pour le Mali
La cérémonie de rétrocession du site de la MINUSMA à Bamako le 15 novembre 2024 marque un moment charnière dans l’histoire récente du Mali. Elle symbolise non seulement la fin de la mission de stabilisation, mais aussi un nouveau départ pour la coopération entre le Mali et les Nations Unies. Le pays se dirige désormais vers une ère où il prendra pleinement en charge son destin, tout en continuant de bénéficier de l’appui des Nations Unies dans la mise en œuvre de ses projets de développement et de stabilité.
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Cette étape, marquée par la signature de ce document de rétrocession, offre au Mali une occasion unique de réinventer ses relations internationales, fondées sur le respect mutuel et la collaboration pour le bien-être de ses populations. Un tournant pour l’avenir, où la solidarité et l’engagement de la communauté internationale, tout comme celui du peuple malien, resteront essentiels pour relever les défis à venir.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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