Joachim Mununga : l’agneau sacrifié des Lions Indomptables ?

Quand Joachim Mununga a posé ses valises au Cameroun, il était persuadé d’être un atout précieux pour l’équipe nationale. Marc Brys, son ami et employeur, qui l’a accompagné dans son voyage à travers différents clubs depuis plusieurs années, partageait cette conviction.

Le Cameroun est un lieu singulier où les ambitions structurelles sont souvent sacrifiées au profit de victoires personnelles éphémères. Comment comprendre qu’un co-sélectionneur, un assistant sélectionneur pour être précis, ne puisse pas participer à la gestion du match de son propre groupe ? C’est précisément pour cette raison que Joachim Mununga a troqué le confort de sa Belgique natale pour le Cameroun. C’est également pour cette raison que le gouvernement camerounais lui verse un salaire substantiel.

Selon certains observateurs, la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) a pris la décision lourde de conséquences d’empêcher le stratège de l’équipe nationale d’assister “les troupes” sur le terrain. C’est comme vouloir gagner sans utiliser ses meilleurs atouts. Pour une question de lutte de pouvoirs, pour afficher une certaine virilité, pour montrer “qui est le patron”, on est prêt à risquer l’échec lors des compétitions internationales pour marquer son territoire.

C’est un comportement puéril qui alimente malheureusement l’actuel exécutif de la Fédération Camerounaise de Football. Et ses dirigeants. La loyauté envers un homme, même s’il est le Président, ne signifie pas qu’on doit soutenir des actes de sabotage.

Ndtoungou Mpile, David Pagou : des entraîneurs principaux réduits à des rôles de subalternes

Heureusement, Marc Brys n’est pas Rigobert Song et il ne tolère pas le moindre écart de conduite. Il a accepté d’intégrer les hommes choisis par Samuel Eto’o au sein de son équipe d’entraînement. Cependant, pour ceux qui connaissent les subtilités des mises en place tactiques, les entraîneurs travaillent uniquement avec des personnes en qui ils ont une confiance absolue. Par exemple, Ruben Amorin, le nouveau manager de Manchester United, a emmené avec lui six de ses hommes du Sporting. Tous ceux qui étaient en place à Manchester United ont cédé leur place. Van Nistelrooy, qui a remporté 3 victoires et 1 match nul en quatre matchs, a été contraint de partir. Mais au Cameroun, les choses fonctionnent différemment. On impose des hommes qui ne sont pas en phase avec le sélectionneur national. Et on le force à les utiliser.

Il existe autant de structures et de styles de jeu dans le monde du football qu’il y a d’entraîneurs. Marc Brys n’a pas matériellement le temps d’expliquer les subtilités de son style de jeu aux entraîneurs qui ont une autre vision du football. C’est pourquoi il est venu avec Joachim Mununga, avec qui il collabore depuis des années.

La tendance au Cameroun de nommer des entraîneurs principaux comme adjoints ou assistants n’est pas vraiment bénéfique. Ndtoungou Mpile et David Pagou sont des meneurs. Des leaders. Les réduire au rôle de subalternes d’un autre coach est vraiment dévalorisant. Le rôle de l’adjoint est une spécialité noble qui doit être prise au sérieux. Voir Pagou et Ndtoungou errer pendant les sessions d’entraînement, et exhiber leur ventre proéminent lors des matchs, démontre leur inutilité.

Il est difficile d’imaginer, ailleurs, deux “vieux pères de plus de 60 ans” se laisser utiliser et manipuler par Samuel Eto’o. Mais au Cameroun, les choses semblent fonctionner à l’envers.