Comme au temps de l’inquisition, est intenté, en plein 21e siècle dans notre pays, un procès en sorcellerie, contre le Premier ministre de la transition pour avoir dit publiquement ce que tout le monde sait, du reste. Pour avoir dénoncé la remise en cause du Pacte d’honneur conclu le 24 mai 2021 avec les colonels, Choguel Kokalla Maïga est aligné au rang de traître à la transition.
A plusieurs égards le Premier ministre de la transition apparait comme l’âne dans les animaux malades de la peste dont le crime est jugé abominable et ne mérite que la démission suivant le verdict de l’opinion chauffée à blanc : ‘‘Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir’’.
Le clarificateur est devenu le bouc émissaire d’une transition qui a besoin de temps en temps de spectacle pour divertir le bon peuple et le lui faire oublier la crise énergétique, la crise économique, la crise sécuritaire, la crise des inondations qui détruit des récoltes dans certaines localités.
Choguel Kokalla Maïga, un premier ministre sous ordre ou surveillance ? C’est selon. Avec quatre colonels sur 5 siégeant dans le gouvernement, le Premier ministre de la transition qui n’a aucune étoile sur ses épaules était, dès le départ, bien encadré. Et on le lui fait savoir de manière martiale en lui claquant la porte en plein conseil de cabinet pour avoir obligé les acteurs du 26 mars reçus en grande pompe sans qu’on ne lui pipe mot.
Quel observateur averti de la scène politique n’est pas au courant ?
Le rôle de méchant, on a toujours voulu lui faire jouer ou lui jeter à la figure, même quand après on a décidé de la suspension des activités des partis politiques oubliant que les acteurs du Mouvement démocratique étaient devenus l’écharde dans la blessure.
Le président du Comité stratégique du M5-RFP aurait pu dire autres choses. Mais chacun comme l’attachement de ‘‘Vieux’’ qu’on vilipende, injurie et traite comme le premier ennemi de la transition, sinon de la République. Quel est le propos qu’il a tenu ce samedi 16 novembre 2024 qui n’est pas corroboré par les faits ?
Mais dans le Mali d’aujourd’hui, les faits, on s’en fout. Pourquoi qu’on crie à tort et à travers Assimi, FAMa, Transition… et à bas Choguel. Sauf qu’il y a chef d’institution et chef d’institution, fut-t-il celui du second du pays.
Plus que quiconque, Rose Poivron sait que dans le Mali Kura, on ne s’en prend pas impunément au président Assimi, que ce soit légitime ou pas. Mais dans le Mali dit islamisé depuis des millénaires, on peut déchirer et profaner le Coran, insulter Dieu et son Prophète (Psl) sans avoir un tel tsunami de protestations, de Kayes à Kidal.
Donc, tout Premier ministre qu’il est, l’injure à Choguel Kokalla Maïga fond dans les réseaux comme du beurre de karité sous le soleil.
Traitement suivant un double standard ?
A Choguel Kokalla MAÏGA, il est facile de demander de démissionner parce qu’‘‘il s’est attaqué aux militaires et à la transition’’…, comme s’il avait fait une attaque terroriste. Donc critiquer les militaires et le président Assimi est un crime impardonnable ? Il doit être limogé, démis de ses fonctions. Pour qui ? Pour Assimi, pour les militaires, pour le Mali ? Fato be wulu so yorodon. Bo be kari a yoro fegueman de la.
Ce n’est qu’au sujet de ‘‘maillons faibles’’ qu’on parle de démission ou de limogeage. C’est le fait de dire qu’il est informé, en tant que Premier ministre, sur les réseaux sociaux d’une décision du gouvernement qui fragilise la transition et non l’attaque terroriste du 17 septembre contre des cibles stratégiques à Bamako, la détention des leaders politiques pour atteinte au crédit de l’Etat.
‘‘Ennemi de la transition au service des intérêts impérialistes’’, Choguel Kokalla Maïga a été bavé de tous les qualificatifs ?
Mais la vérité, c’est qu’il est un maillon faible dont l’âge n’incline à aucune trahison de la nation et des militaires qu’il a adulé et porté au firmament de l’Histoire du Mali et l’Afrique. Il peut être difficile à comprendre et à cerner, mais l’infamie et la forfaiture, il ne boit pas ce thé-là.
Dans son discours du samedi 16 novembre 2024 qui suscite la levée de boucliers, y a-t-il des contre-vérités, un mensonge ?
Tous les défis évoqués par le Premier ministre sont documentés et aucun n’a été avancé avec le dessein de porter atteinte à la transition. Au contraire.
Mais on le sait, quand on veut cacher quelque chose aux Africains, on le met dans un document.
La plupart de ceux qui insultent Choguel Kokalla n’ont ni lu, ni entendu le discours de clarification.
Sinon, ils allaient se clarifier et à se mettre dans la danse.
Mais, c’est le chemin le plus court. Comme disent les bambara gnaman be bon kogo yoro surun de fe.
Ko Koulouchi gniguiné ka foussa ni a djeninéyé, donc que le Premier ministre démission, ‘‘Asso ka ta nayé’’.
Comme quoi, le Premier ministre n’est pas que le ‘‘fusible’’, c’est le ‘‘maillon faible’’, il doit sauter. Quelle logique.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin
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