Libération des 11 leaders politiques: la mise en garde des partis politiques

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Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 appelant, ce mercredi 20 novembre 2024, à la libération de tous les détenus d’opinion dénoncent le recul démocratique par la remise en cause des libertés individuelles et collectives au profit de la « pensée unique » qui a droit de cité. Après des mois de patience, elles estiment ne plus s’accommoder avec des pratiques de remise en cause des acquis démocratiques plus longtemps. 

La coalition des partis politiques a animé, ce 20 novembre 2024, une conférence de presse à la Maison de la presse de Bamako pour exprimer leur impatience sur la libération des 11 leaders politiques arrêtés pour « l’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de trouble à l’ordre public, et d’opposition à l’exercice de l’autorité légitime ».

Dans sa déclaration liminaire, la coalition des partis politiques, qui hausse le ton sur ces détentions, juge « incompréhensible » l’attitude du parquet du Tribunal de Grande Instance de la Commune V de Bamako pour avoir opposé à l’ordonnance de mise en liberté conditionnelle prononcée par le juge d’instruction en leur faveur.

En dépit de l’inculpation de ses membres, la coalition des partis politiques persiste et signe « ils n’ont enfreint aucun décret ni aucune loi. Ils n’ont absolument pas violé le décret, qui se réfère à l’ordonnance du 28 mars 1958 et dont le champ d’action exclut explicitement les réunions privées ».

Leur seul tort, c’est de s’être battus pour la démocratie chèrement acquise par le peuple malien et pour le retour à l’ordre constitutionnel, affirme la coalition des partis politiques.

« Leur détention devient d’autant plus incongrue que depuis le 10 juillet 2024, le décret illégal et anticonstitutionnel, censé être à la base de leur incarcération, prétexte abandonné ensuite, est abrogé ; les activités politiques ayant repris droit de cité depuis », a-t-elle dénoncé, tout en regrettant que les différentes médiations n’ont donné de suite favorable.

Pour preuve, rappellent les parties signataires de la déclaration, la demande de mise en liberté des 11 responsables a été rejetée, cette fois-ci par la Cour d’Appel, le 12 novembre 2024.

Face à ce qu’elles qualifient d’acharnement incompréhensible, les parties signataires de la déclaration appellent à la libération dans les délais meilleurs de tous les détenus politiques, les 11 camarades, Ras Bath, Rose la vie chère, Étienne, Ben le Cerveau, Clément, Issa Kaou N’Djim.

Se faisant défenseur des libertés, la coalition des partis politiques s’est aussi prononcée également sur l’affaire pendante devant la Haut autorité de communication (HAC) concernant Joliba FM suite à une plainte de l’autorité sœur de Burkina Faso. A cet effet, elle dénonce l’instrumentalisation politique de la HAC dans ses missions de régulation du secteur de l’information et de la communication.

« Les Parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024, attachées aux valeurs de la démocratie et de la République, ne peuvent pas s’accommoder des pratiques de remise en cause des acquis démocratiques, des restrictions des libertés individuelles et collectives et du musellement des partis politiques de notre pays, plus longtemps », mettent-elles en garde, tout en appelant à la mobilisation autour de leur initiative «  pour exiger la libération des onze (11) responsables politiques qui croupissent en prison depuis 5 mois ».

Par ailleurs, les parties signataires déplorent que pendant que les voix dissidentes sont étouffées, la situation sécuritaire au Mali se détériore davantage, marquée par des attaques terroristes récentes dans le centre du pays, notamment à Bandiagara.

« Parallèlement, la misère s’abat sur les ménages et les entreprises, exacerbée par la crise énergétique, toute chose qui obscurcit l’horizon économique du Mali », dénoncent-elles.

Alors qu’aucun cap n’est fixé depuis le report des élections, les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 fait une demande pressante « au retour à l’ordre constitutionnel et au respect des droits, de tous les droits démocratiques réinscrits dans le marbre de la Constitution du 22 juillet 2023, héritage des acquis de la Révolution de Mars 1991 ».

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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Source: bamada