Au cours d’un entretien lors d’une session de la 22e édition du forum de Doha au Qatar, le Chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye FAYE, a plaidé pour le maintien de l’entité Alliance des Etats du Sahel (AES) au sein de la CEDEAO. Une alternative, selon le médiateur désigné de l’organisation sous régionale pour, dit-il, éviter la désintégration à moins deux mois de la fin du préavis de retrait de ces trois pays.
La 22e édition du Forum de Doha, dont le thème est « L’impératif d’innovation », a débuté le samedi dernier avec un nombre considérable de participants internationaux. Il a réuni, selon l’agence de presse qatarie, plus de 4 500 personnes de 150 pays, dont des chefs d’État, des chefs de gouvernement, des ministres, des parlementaires, des universitaires, des dirigeants d’entreprise, des représentants d’ONG et des penseurs du monde entier.
Le président Bassirou Diomaye FAYE qui a participé du 7 au 8 décembre à ce rendez-vous a animé deux sessions des 80 qui étaient programmées. Accompagné de certains membres de son gouvernement, le président sénégalais a animé sa 2e session le dimanche 8 décembre. Dans son intervention, il a évoqué sa victoire à la présidentielle de 2024 ainsi que sa vision d’une gouvernance juste, équitable et transparente, qui a reçu un large soutien, notamment auprès des jeunes. Il a été aussi question des ressources naturelles (pétrole et gaz), des différends entre des pays du Sahel et la CEDEAO, dont il est le médiateur.
Après avoir rappelé sa vision sur la gouvernance au Sénégal, le président Bassirou Diomaye FAYE a fait le point de sa médiation dans la crise de confiance entre les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et la CEDEAO. Malgré les positions tranchées des autorités des trois pays qui affirment que le retour en arrière est impossible, le président FAYE est persuadé que le dialogue est la seule option pour éviter la séparation.
Ainsi, plaidant toujours en faveur du maintien des trois Etats (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) au sein de l’organisation sous régionale, le président FAYE appelle les « parties prenantes à s’investir davantage pour que l’intégration qu’on a réussi jusqu’ici ne cède le pas à la désintégration et au repli sur soi parce que l’Afrique a besoin de parler d’une seule voix pour être entendue, de se concerter pour trouver des solutions endogènes à ses problèmes et aux défis que nous partageons notamment le chômage et le changement climatique ».
A moins de deux mois de la fin du préavis du retrait définitivement des membres de l’AES conformément aux textes de la CEDEAO, le médiateur de l’organisation sous régionale semble ne pas trouver important d’acter le retrait.
« Rien n’empêche aujourd’hui de maintenir l’Alliance des Etats du Sahel (AES) puisqu’elle est déjà là et répond à une réalité sécuritaire à laquelle ces pays font face », a-t-il proposé, tout en soulignant que les raisons avancées ne devraient expliquer une désintégration de la CEDEAO.
Pour lui, il est important de consolider les acquis de la CEDEAO, dont le rôle a été déterminant « dans le rapprochement des peuples et dans la facilitation de la circulation des personnes et de leurs biens ».
Alors que plusieurs sources annoncent un sommet des chefs d’Etat et du gouvernement de la CEDEAO sur le sort des Etats de l’AES, Bassirou Diomaye FAYE réaffirme la disponibilité de son pays à les soutenir.
« Nous serons toujours à leur côté parce que nous partageons la même réalité sécuritaire et un destin sécuritaire lié », a-t-il réitéré, avant de reconnaitre que les avancées enregistrées depuis la mise en place de la CEDEAO ne doivent pas être masquées par un problème de gouvernance. D’où son appel à une réforme de la CEDEAO en vue de l’adapter aux défis de l’époque.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin
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