Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Alliance des États du Sahel (AES), le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé des progrès prometteurs dans sa mission de médiation. Lors de sa récente intervention au Forum de Doha, il a exprimé son optimisme quant à l’avenir des relations entre les deux entités, tout en mettant en lumière la nécessité d’une coopération renforcée pour garantir la stabilité régionale.
Un départ annoncé, mais des ponts maintenus
Bamada.net-Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officiellement décidé de quitter la CEDEAO, leur retrait étant prévu pour janvier 2025. Ces trois nations ont formé l’AES, un nouvel ensemble géopolitique conçu pour répondre à leurs priorités sécuritaires et souverainistes. Malgré cette décision, le Président Faye reste convaincu que des solutions harmonieuses peuvent être trouvées pour éviter une désintégration totale de la CEDEAO.
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« Nous devons travailler ensemble pour bâtir des passerelles entre nos structures régionales, car nos défis sont interconnectés », a déclaré le Président sénégalais lors de son discours à Doha. Ce dernier a également souligné que l’AES reflète une réalité géopolitique qui ne peut être ignorée, tout en plaidant pour une réforme en profondeur de la CEDEAO afin qu’elle s’adapte aux nouvelles dynamiques.
Une vision de coopération renforcée
Le Président Bassirou Diomaye Faye a insisté sur l’importance pour la CEDEAO de coopérer avec l’AES, particulièrement dans les domaines de la sécurité et du développement économique. « Nous partageons des frontières avec d’autres pays membres de la CEDEAO. Lorsque ces pays rencontrent des problèmes de sécurité, cela devient également notre problème », a-t-il affirmé, mettant en évidence les enjeux transnationaux de la migration, du commerce et de la lutte contre le terrorisme.
Un plaidoyer pour la réforme et l’unité
Les divergences entre la CEDEAO et l’AES sont alimentées par des désaccords sur la gestion des transitions politiques dans les trois pays sahéliens et par les sanctions imposées par la CEDEAO. Les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger estiment que ces mesures sont motivées par des influences extérieures et menacent leurs intérêts nationaux.
Dans ce contexte, le Président Faye a plaidé pour une révision des mécanismes de gouvernance de la CEDEAO. Selon lui, une réforme structurelle est essentielle pour répondre aux aspirations des peuples de la région et pour préserver l’intégrité de l’organisation. « Nous devons aller au-delà des sanctions punitives et privilégier le dialogue, car notre avenir est commun », a-t-il martelé.
Les défis de l’intégration régionale
L’annonce de progrès dans les discussions intervient dans un climat de défiance croissante entre les deux blocs régionaux. Les membres de l’AES ont affiché leur volonté de construire une nouvelle architecture de défense et de coopération économique indépendante, en réponse à ce qu’ils perçoivent comme une incapacité de la CEDEAO à répondre efficacement à leurs préoccupations.
Cependant, la position du Sénégal, représentée par son président, met en avant la nécessité de maintenir une intégration régionale forte. En effet, toute instabilité dans un pays membre, qu’il s’agisse de la CEDEAO ou de l’AES, a des répercussions directes sur l’ensemble de la région. La médiation sénégalaise pourrait ainsi jouer un rôle crucial pour désamorcer les tensions et favoriser des solutions inclusives.
Perspectives et implications
Les efforts du Président Bassirou Diomaye Faye témoignent d’une volonté sincère de trouver un terrain d’entente entre la CEDEAO et l’AES. Si ces progrès se concrétisent, ils pourraient poser les bases d’une nouvelle ère de coopération régionale, fondée sur le respect mutuel et la recherche de solutions collectives.
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Alors que janvier 2025 approche, les prochaines étapes de ce dialogue s’annoncent déterminantes. La communauté internationale observe de près ces discussions, qui pourraient redéfinir la dynamique régionale en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Le rôle de médiateur du Sénégal, à travers son président, offre une lueur d’espoir dans une région en quête d’unité et de stabilité durable.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net
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