Face à une crise énergétique persistante et aggravée par une demande croissante d’électricité, la société Énergie du Mali (EDM-SA) a soumis au Premier ministre Abdoulaye Maïga un plan structurant en six axes pour une sortie durable de cette situation critique. Ce plan, fruit de consultations internes et de suggestions de plus de 600 collaborateurs, reflète une volonté de réforme profonde pour renforcer la production locale, optimiser les ressources régionales et assainir la gestion financière de l’entreprise. Retour sur ces propositions majeures.
1. Renforcer la production énergétique locale
Bamada.net-EDM-SA préconise une augmentation significative de la capacité de production énergétique nationale. Pour y parvenir, elle propose :
- La construction de nouvelles centrales solaires, afin d’exploiter le potentiel solaire abondant du Mali.
- Le développement d’une centrale thermique pour répondre aux besoins immédiats.
- La promotion des énergies renouvelables comme l’hydroélectricité, en s’appuyant sur des partenariats public-privé et un soutien accru de l’État.
Ces initiatives visent à diversifier le mix énergétique du pays, encore très dépendant des importations et des subventions.
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2. Tirer avantage de l’offre énergétique régionale
Dans un contexte sous-régional favorable, EDM-SA propose de capitaliser sur les ressources énergétiques des pays voisins. Parmi les mesures préconisées :
- Rétablir le partenariat avec la Côte d’Ivoire Énergie (CIE) pour importer toute la capacité disponible et répondre aux besoins urgents.
- Renforcer les interconnexions avec la Côte d’Ivoire et accélérer les travaux d’interconnexion entre le Mali et la Guinée.
- Moderniser les infrastructures existantes pour réduire les pertes d’énergie pendant l’importation.
Cette stratégie permettra de stabiliser l’approvisionnement et d’assurer une plus grande sécurité énergétique pour le pays.
3. Assurer la viabilité financière d’EDM-SA
L’un des principaux obstacles au redressement de l’EDM-SA est son déficit structurel. La société propose ainsi des mesures pour améliorer sa santé financière, notamment :
- Le paiement des factures impayées par les administrations publiques et les entreprises d’État.
- Une meilleure gestion des subventions étatiques, avec un suivi rigoureux pour éviter les détournements.
- La rationalisation des coûts de production et de distribution, associée à une lutte accrue contre les fraudes et le vol d’électricité.
4. Améliorer la gouvernance et la communication interne
EDM-SA entend renforcer la confiance entre les différents acteurs de l’entreprise par une meilleure gouvernance. Cela passe par :
- La mise en place de mécanismes de transparence dans la gestion des ressources.
- L’implication de tous les collaborateurs dans le processus décisionnel pour une meilleure adhésion aux réformes.
- Une communication interne régulière pour informer sur les progrès et répondre aux préoccupations du personnel.
5. Élaborer des stratégies à long terme
Pour prévenir une récurrence de la crise, l’EDM-SA propose l’élaboration d’une vision énergétique à long terme. Cette vision inclut :
- La planification de nouveaux projets d’infrastructures sur une période de 10 à 20 ans.
- L’établissement de partenariats stratégiques avec des investisseurs internationaux.
- L’adoption d’une politique de réduction progressive de la dépendance aux énergies fossiles.
6. Promouvoir des actions immédiates pour stabiliser l’approvisionnement
Enfin, EDM-SA préconise des mesures à court terme pour atténuer la crise actuelle :
- Une maintenance accrue des infrastructures existantes.
- L’installation rapide de capacités temporaires pour faire face à la demande de pointe.
- La sensibilisation des consommateurs à une utilisation rationnelle de l’électricité.
Un engagement fort du gouvernement requis
Lors de sa rencontre avec les responsables de l’EDM-SA, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a exprimé son soutien aux efforts de la société. « Nous comptons sur le staff de l’EDM pour rétablir rapidement la situation », a-t-il déclaré, tout en insistant sur la nécessité de mesures immédiates.
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Le gouvernement est également appelé à jouer un rôle déterminant en mobilisant les ressources nécessaires pour financer les projets prioritaires et en facilitant les négociations avec les partenaires énergétiques régionaux.
Des perspectives encourageantes mais exigeantes
Si ces propositions sont ambitieuses, leur mise en œuvre requiert une volonté politique ferme, des investissements substantiels et une mobilisation générale des parties prenantes. En réussissant à stabiliser et diversifier son approvisionnement énergétique, le Mali pourrait non seulement surmonter la crise actuelle, mais aussi poser les bases d’une économie durable et compétitive.
L’avenir énergétique du Mali dépendra de la capacité des décideurs à transformer ces propositions en actions concrètes. La balle est désormais dans leur camp.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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