Lutte contre l’enrichissement illicite : un tournant décisif pour la gouvernance au Mali

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Dans un contexte où la transparence et la responsabilité publique sont devenues des piliers incontournables de la gouvernance moderne, le Mali marque un pas significatif dans sa lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Le rapport de l’Officine centrale de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), couvrant la période de 2019 à 2023, a été remis la semaine dernière au président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta. Ce document met en évidence des résultats sans précédent dans la traque des biens mal acquis.

Des chiffres édifiants pour une gouvernance responsable

Bamada.net-Selon le rapport, l’OCLEI a identifié un montant total de 25,5 milliards de francs CFA issus d’actes d’enrichissement illicite. Plus précisément, cent trente-six (136) maisons et trois cent soixante-huit (368) terrains non bâtis ont été répertoriés. Ces biens immobiliers, acquis de manière suspecte, sont au cœur des investigations et témoignent de l’ampleur du phénomène de corruption qui gangrène certaines sphères de l’administration publique.

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L’OCLEI, organe indépendant créé pour contrer l’enrichissement illicite, a démontré sa volonté et sa capacité à réaliser des enquêtes approfondies, permettant ainsi de déceler les pratiques douteuses et de présenter des preuves solides.

Un profil varié des personnes mises en cause

Les enquêtes ont révélé que les auteurs présumés de ces actes sont issus de différents secteurs de la fonction publique et du secteur privé. Voici un aperçu des profils identifiés :

  • Secteur financier : cinq inspecteurs des finances, quatre inspecteurs des douanes, un inspecteur du Trésor, deux inspecteurs des impôts et un contrôleur des finances.
  • Secteur judiciaire : trois magistrats et agents de la justice.
  • Secteur administratif : un administrateur civil, trois cadres de l’administration générale, quatre ministres et anciens ministres, un membre de cabinet ministériel, deux chefs de poste de péage et de pesage.
  • Autres secteurs : deux diplomates, deux maires, un militaire, un membre du Parlement, un inspecteur de sécurité sociale, et un cadre d’organisme personnalisé.

Cette diversité montre que la corruption n’épargne aucun secteur, ce qui renforce l’urgence d’une action concertée et systématique pour enrayer ce fléau.

Une volonté politique affirmée

La remise de ce rapport au président Assimi Goïta symbolise l’engagement ferme des autorités de transition à combattre l’enrichissement illicite et à instaurer une culture de redevabilité. Le chef de l’État a exprimé sa volonté de renforcer les moyens de l’OCLEI et d’accélérer les procédures judiciaires liées aux cas documentés.

Ce rapport est un appel à l’action pour l’ensemble des institutions du pays. Il s’agit non seulement de poursuivre les auteurs présumés, mais également de mettre en place des mécanismes préventifs afin d’empêcher la répétition de ces dérives.

Un espoir pour une gouvernance intègre

La publication de ce rapport marque une étape cruciale dans la construction d’un Mali où la justice et l’égalité devant la loi sont réelles. Les citoyens attendent des actions concrètes qui traduiront cet engagement en réalité tangible.

Dans ce contexte, l’OCLEI s’affirme comme un acteur clé, offrant des garanties de rigueur et d’indépendance dans la gestion des affaires publiques. Sa collaboration avec les institutions judiciaires et administratives sera déterminante pour transformer ces avancées en un changement durable.

Une feuille de route pour l’avenir

Pour capitaliser sur ces progrès, il est essentiel de :

  1. Renforcer les ressources de l’OCLEI : Accroître les moyens humains, matériels et financiers de l’organisation afin de lui permettre de mener des enquêtes encore plus approfondies.
  2. Améliorer la transparence des procédures judiciaires : Garantir que les enquêtes se traduisent par des poursuites et des sanctions appropriées.
  3. Sensibiliser le public : Informer les citoyens sur les résultats obtenus et les encourager à jouer un rôle actif dans la dénonciation des abus.
  4. Promouvoir la bonne gouvernance : Instaurer une culture d’intégrité et de responsabilité à tous les niveaux de l’administration publique.

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Le rapport de l’OCLEI pour la période 2019-2023 constitue une avancée majeure dans la lutte contre l’enrichissement illicite au Mali. En exposant les pratiques douteuses et en identifiant les responsables, il ouvre la voie à une gouvernance plus transparente et à une meilleure gestion des ressources publiques. C’est un signal fort envoyé à tous ceux qui aspirent à un Mali où l’intégrité prévaut.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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