Dans une décision historique, la Confédération des États du Sahel (AES) a annoncé, samedi 14 décembre 2024, l’ouverture de ses frontières aux ressortissants des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette mesure garantit la libre circulation, le droit de résidence et d’établissement dans l’espace de la confédération, marquant une étape cruciale dans la quête de coopération et d’intégration économique régionale.
Un pas décisif pour l’intégration africaine
Bamada.net-Adoptée à Bamako par le Collège des chefs d’État de l’AES, cette initiative s’appuie sur des textes fondateurs, notamment le traité de création de l’AES signé à Niamey le 6 juillet 2024, et la Charte du Liptako-Gourma, instituée le 16 septembre 2023. Ces documents traduisent la volonté des peuples et dirigeants des États membres à poursuivre une vision commune de solidarité, d’amitié et de développement durable.
« Cette décision renforce les liens historiques et culturels qui unissent nos peuples et constitue une avancée majeure pour la construction d’une Afrique forte, intégrée et prospère », a déclaré un représentant du Collège des chefs d’État.
Les grandes lignes de la déclaration
Selon le communiqué officiel, cinq points principaux régissent cette nouvelle politique :
- Libre circulation sans visa : Les ressortissants de la CEDEAO peuvent entrer dans l’espace AES sans visa, dans le respect des textes nationaux en vigueur.
- Droit de résidence et d’établissement : Les citoyens des États membres de la CEDEAO ont le droit de s’installer et de résider librement dans l’AES.
- Contrôles conformes aux lois nationales : Chaque État membre de l’AES conserve le droit de refuser l’entrée à des individus jugés inadmissibles selon leurs réglementations.
- Accès des véhicules particuliers : Les véhicules immatriculés dans les pays de la CEDEAO peuvent circuler librement dans l’AES, sous réserve des règles en vigueur.
- Transports commerciaux : Les véhicules commerciaux transportant des passagers doivent respecter les dispositions réglementaires de l’AES.
Un cadre juridique solide pour garantir l’harmonie
La mise en œuvre de cette politique s’appuie sur un cadre juridique rigoureux. Les textes nationaux des États membres joueront un rôle central pour assurer que la libre circulation s’effectue dans le respect des lois, notamment en matière de sécurité et d’immigration.
La décision vise à créer un équilibre entre l’ouverture des frontières et la souveraineté des États membres. Les catégories de personnes jugées inadmissibles, telles que les individus représentant une menace pour la sécurité nationale, restent soumises à des restrictions.
Impacts sur l’économie et les relations diplomatiques
Cette décision d’ouverture des frontières devrait avoir des répercussions positives sur plusieurs plans :
- Commerce et échanges : L’élimination des restrictions de visa favorisera les échanges commerciaux, les investissements transfrontaliers et le développement économique.
- Mobilité professionnelle : Les travailleurs qualifiés et les entrepreneurs des pays de la CEDEAO auront plus de facilités pour accéder à des opportunités dans les États membres de l’AES.
- Renforcement des liens culturels : La libre circulation permettra une meilleure compréhension mutuelle entre les populations, renforçant ainsi la paix et la cohésion sociale dans la région.
Des défis à relever
Cependant, cette initiative n’est pas sans défis. Les États membres devront investir dans des infrastructures modernes pour gérer l’augmentation des flux de personnes et de biens.
De plus, la coopération entre les services de sécurité et les agences d’immigration sera cruciale pour prévenir les menaces transfrontalières telles que le terrorisme et le trafic illicite.
Un modèle pour l’Afrique ?
L’AES pourrait servir de modèle pour d’autres régions d’Afrique, en démontrant qu’il est possible de concilier souveraineté nationale et intégration régionale. En s’inspirant de la vision de l’Union Africaine, cette initiative reflète une ambition commune : construire une Afrique unie et prospère.
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La décision de l’AES d’ouvrir ses frontières aux ressortissants de la CEDEAO est une étape importante vers une Afrique mieux intégrée. Elle traduit une vision audacieuse de solidarité et de développement durable. Cependant, son succès dépendra de la capacité des États membres à relever les défis logistiques et sécuritaires.
Avec cette décision, l’AES écrit une nouvelle page de l’histoire de l’intégration africaine, confirmant son rôle de pionnier dans la région du Sahel.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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