Justice : Un an de prison ferme requis contre Issa Kaou Djim au pôle spécialisé en cybercriminalité

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Le président du parti ACRT Faso Ka Wele, Issa Kaou Djim, a été présenté ce lundi 23 décembre 2024 au parquet du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre la cybercriminalité à Bamako. L’homme politique, connu pour son franc-parler et son rôle clé dans la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, est accusé d’« offense commise publiquement envers un chef d’État étranger » et d’« injures par le biais d’un système d’information », des faits qui auraient été commis lors d’une émission sur Joliba TV News.

Des accusations lourdes et des débats houleux

Bamada.net-Arrêté le 13 novembre 2024 à son domicile, Issa Kaou Djim a été placé sous mandat de dépôt par le parquet spécialisé. Selon l’accusation, ses propos émis en direct sur Joliba TV auraient visé le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, provoquant une indignation au-delà des frontières maliennes. L’émission, qui portait sur un prétendu coup d’État déjoué au Burkina Faso, a également entraîné la suspension de la chaîne par la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour une durée de six mois.

 

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Lors de son audience, l’ancien conseiller du Conseil national de transition (CNT) et proche de l’imam Mahmoud Dicko s’est défendu en affirmant qu’il avait été mal compris. « Je n’ai jamais cité le nom du capitaine Ibrahim Traoré dans mes propos. Si toutefois mes paroles ont causé du tort, je demande pardon », a-t-il déclaré devant les magistrats.

La défense plaide la liberté d’expression

Son avocat, Me Boubacar Soumaré, a plaidé la relaxe de son client, estimant que cette affaire relevait de la liberté d’expression. Il a souligné que des propos bien plus virulents étaient régulièrement tenus dans les médias sahéliens sans donner lieu à des poursuites. « La justice doit protéger les droits fondamentaux de tout citoyen, y compris la liberté de parole, qui est essentielle dans une démocratie », a-t-il affirmé.

Le ministère public requiert un an de prison ferme

Malgré ces arguments, le ministère public a requis une peine d’un an de prison ferme, estimant que les propos tenus par Issa Kaou Djim étaient de nature à porter atteinte à l’image et à l’intégrité d’un chef d’État étranger. Les magistrats ont décidé de mettre l’affaire en délibéré et rendront leur verdict dans les jours à venir.

Un procès sous haute tension

Ce procès suscite une vive attention, tant au Mali qu’à l’étranger. Figure controversée de la politique malienne, Issa Kaou Djim est perçu comme un acteur influent, mais aussi clivant. Sa position en faveur de la transition malienne et son rôle actif lors des événements qui ont conduit à la chute d’IBK en 2020 lui ont valu autant de soutiens que de détracteurs.

 

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Pendant que l’homme politique reste derrière les barreaux, la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme suivent de près ce dossier. Certains voient dans cette affaire une tentative de museler une voix dissidente, tandis que d’autres considèrent qu’elle pourrait servir d’exemple pour réguler les dérives verbales dans l’espace public et médiatique.

Une affaire emblématique pour la justice malienne

Cette affaire met en lumière les défis auxquels est confronté le système judiciaire malien dans un contexte où les nouvelles technologies amplifient les discours publics. Les juridictions spécialisées, telles que le pôle judiciaire de lutte contre la cybercriminalité, jouent un rôle crucial dans la régulation de ces nouvelles réalités.

 

Bamada.net continuera de suivre cette affaire avec la plus grande attention, afin de tenir ses lecteurs informés des évolutions et des conséquences de ce procès emblématique pour la justice et la politique au Mali.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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