Fecafoot – Minsep : retour dans les coulisses de la trêve !

Tout commence le 17 août, lorsque Marc Brys, sélectionneur belge de l’équipe nationale, accorde une interview au quotidien belge La Dernière Heure – Les Sports. Il y critique ouvertement la gestion de la Fecafoot par Samuel Eto’o : « Il a réussi sa carrière de footballeur, mais il a échoué comme entraîneur, entrepreneur, et visiblement aussi comme dirigeant, quand je vois sa façon de faire à la Fecafoot. » Des propos qui ont fait l’effet d’une bombe, ravivant les tensions entre Brys et Eto’o.

À la mi-septembre, Eto’o prend une décision radicale : licencier Marc Brys, plaçant le gouvernement camerounais devant un fait accompli. Pourtant, selon Jeune Afrique, avant cette rupture brutale, la Fecafoot avait adressé une demande d’explications à l’entraîneur. C’est l’intervention du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui dissuade finalement Eto’o d’aller jusqu’au bout.

Une Paix Fragile

Les tensions s’apaisent progressivement, jusqu’à la finale de la Coupe du Cameroun, le 29 septembre, qui se déroule dans un climat détendu. Ce calme apparent conduit à une réunion capitale le 1er octobre à Etoudi, sous la supervision de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence. Cependant, malgré cet accord, les divisions internes, notamment au sein de la sélection nationale, restent présentes. Beaucoup se demandent si la paix ne cache pas des tensions encore prêtes à éclater.

Les Changements au Sein du Staff

Les membres les plus clivants, issus des équipes respectives du Ministère des Sports et de Samuel Eto’o, ont été exclus. Toutefois, quelques incohérences subsistent, comme la présence de deux entraîneurs de gardiens, une situation qui témoigne du compromis fragile trouvé entre les deux camps.

Malgré son absence à la réunion, Marc Brys conserve son poste de sélectionneur. Ses résultats lui ont valu une forme d’immunité. Cependant, Eto’o a dû faire des concessions, en maintenant Joachim Mununga et Giannis Xilouris, les adjoints du technicien belge.

Autre figure de compromis, François Omam Biyik, ancien adjoint de Brys, est rétrogradé au poste de superviseur analyste, un titre aux contours flous. Du côté des perdants, on note le départ de Benjamin Banlock, ancien coordonnateur des sélections, en conflit ouvert avec l’ancien sociétaire du FC barcelone. Ce départ était non négociable pour le président de la Fecafoot, qui a aussi déposé une plainte contre Banlock pour malversations financières.

Des Têtes Tombent

L’autre victime de cette réorganisation est Benoît Angbwa, jusqu’alors coordonnateur des sélections pour le compte de la Fecafoot. Sa relation conflictuelle avec Marc Brys lui coûte son poste. Angbwa est remplacé par Timothée Atouba, ancien international. Le journaliste Germain Noël Essengue, qui assurait la communication au sein de l’équipe du ministère, n’a pas non plus été reconduit.

Une Réunion Sous Haute Tension

Le communiqué conjoint signé le 1er octobre par Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports, et Samuel Eto’o a officialisé la composition du nouveau staff technique. Cet accord intervient après plusieurs heures de négociations sous haute tension, avec des discussions âpres entre les parties.

L’intervention personnelle de Paul Biya, quelques jours avant son départ pour le sommet Chine-Afrique, a été déterminante. Il avait mandaté son Premier ministre pour calmer le jeu et faciliter la médiation entre Eto’o et Brys.

Vers une Collaboration Apaisée ?

Les tensions semblent s’être dissipées, du moins en apparence. Lors de la réunion de préparation du match Cameroun-Kenya, tenue ce 4 Octobre 2024, Marc Brys et Céline Eko, première vice-présidente de la Fecafoot, sont apparus côte à côte, dans une atmosphère détendue. Tout porte à croire que le technicien belge et Samuel Eto’o devront désormais travailler ensemble pour assurer l’avenir des Lions Indomptables.

Reste à savoir si cette paix, qualifiée par certains de « paix des braves », sera durable, ou si les braises d’un nouveau conflit couvent sous la surface. Pour l’instant, le football camerounais respire et cela réjouit les Camerounais.

Source: lattaquant