Lattaquant.com vous propose un retour sur un rassemblement mouvementé qui a mis en lumière les fractures internes du football camerounais.
Un voyage chaotique en Afrique du Sud
Le 19 mars, la sélection camerounaise se rendait à Johannesburg pour affronter l’Eswatini dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Toutefois, dès leur arrivée, les joueurs et le staff se sont retrouvés bloqués pendant plusieurs heures à l’aéroport de la capitale sud-africaine. À cela s’ajouta un périple de près de 400 kilomètres en bus, qui mena les Lions à Mbombela dans la nuit, bien loin des conditions optimales de préparation.
La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a tenté de justifier cette situation en expliquant que le président Samuel Eto’o avait prévu un trajet en avion pour le lendemain, mais l’équipe et le staff ont choisi de prendre la route, malgré les risques évidents. Cette décision a lourdement pesé sur la préparation des joueurs.
Des points précieux laissés en chemin
Le lendemain, lors du match contre l’Eswatini (0-0), l’équipe camerounaise a montré des signes évidents de fatigue. Dominant largement en possession de balle, les Lions n’ont jamais réussi à percer le bloc défensif des Eswatiniens, offrant ainsi une prestation terne et sans inspiration. Ce match nul a laissé un goût amer aux joueurs, incapables de concrétiser leur domination et de prendre les trois points face à une équipe classée 148e au classement FIFA.
Les joueurs prennent la parole
De retour au Cameroun, les tensions ont éclaté publiquement. Vincent Aboubakar et ses coéquipiers ont décidé de briser le silence en dénonçant dans une vidéo largement diffusée les luttes de pouvoir entre le ministère des Sports et la Fécafoot. Les joueurs ont exprimé leur ras-le-bol face à ces conflits internes qu’ils jugent néfastes pour la sérénité de l’équipe. Ils ont également demandé la réintégration de l’assistant de Marc Brys, Joachim Mununga, sur le banc de touche, une requête qui a été refusée par la Fécafoot, exacerbant encore un peu plus les tensions.
Marc Brys, à deux doigts de la démission
Loin d’être épargné, le sélectionneur Marc Brys a été lui aussi victime de ces ingérences et de ces tensions. Épuisé par la situation, l’entraîneur belge a même envisagé de démissionner avant la réception de la Libye. Mais après de nombreux appels, y compris de membres du gouvernement camerounais, il a finalement décidé de rester et de diriger l’équipe lors de la rencontre décisive contre la Libye.
Réaction sur le terrain : victoire face à la Libye
Dans ce contexte chaotique, les Lions Indomptables ont réussi à retrouver le chemin de la victoire le 25 mars face à la Libye (3-1) au Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Une performance salvatrice qui a redonné de l’espoir à une équipe secouée par les événements.
Vincent Aboubakar : réponse sur le terrain et record en ligne de mire
L’une des figures emblématiques de cette rencontre fut Vincent Aboubakar. Après avoir été vivement critiqué pour ses prises de position contre la Fécafoot, le capitaine a répondu de la meilleure des manières en inscrivant un doublé décisif. À 32 ans, l’attaquant du Besiktas a désormais 48 buts avec les Lions Indomptables et se rapproche du record de Samuel Eto’o, qui en compte 56. Avec encore plusieurs matchs de qualification à disputer et la Coupe d’Afrique des Nations en ligne de mire, Aboubakar pourrait bientôt écrire un peu plus profondément son nom dans l’histoire du football camerounais.
Un climat toujours tendu
Ce rassemblement des Lions Indomptables restera dans les mémoires comme un exemple des profondes divisions qui minent le football camerounais. Entre tensions institutionnelles, querelles internes et imprévus logistiques, l’équipe a su faire preuve de résilience pour obtenir une victoire face à la Libye, mais les fractures sont désormais bien visibles. Reste à savoir si cette victoire suffira à apaiser les tensions ou si de nouveaux soubresauts secoueront encore l’équipe à l’approche des prochains défis.
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Source: lattaquant
