Pour l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne, la mise à jour de sa liste noire des transporteurs fait partie des mesures aidant à maintenir un haut niveau de sécurité pour les passagers.
La version actualisée de la liste noire de l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne publiée le vendredi 13 décembre porte désormais à 129 les compagnies interdites d’exploiter des vols dans cet espace géographique. Dans la liste figurent 55 transporteurs africains, dont le dernier blacklisté est Air Tanzania.
Sur les 129, 100 compagnies certifiées dans 15 pays sont interdites en raison d’une surveillance insuffisante de la sécurité par leurs autorités nationales de l’aviation, alors que 22 certifiées en Russie sont frappées de sanctions liées au conflit en Ukraine. Les 7 restantes sont dans le même cas. À part la Tanzanie et son pavillon national, 12 autres pays africains voient des compagnies publiques ou privées basées sur leurs territoires frappées de l’interdiction.
Il y a le Zimbabwe (1) et la Libye (10), puis 10 autres pour qui l’interdiction est intégrale jusqu’à nouvel ordre, touchant aussi donc les compagnies qu’ils accréditeraient ultérieurement. Ce sont l’Angola (7 excepté TAAG), la République démocratique du Congo (13), la République du Congo (5), Djibouti (1), la Guinée équatoriale (2), l’Érythrée (2), São Tomé et Príncipe (1), le Soudan (12), le Liberia et la Sierra Leone.
Croissances et plans d’expansion contrariés
Si plusieurs de ces transporteurs sont effectivement confrontés à de nombreuses difficultés qui les rendent parfois même inopérants, d’autres plus ambitieux avec des plans d’expansion intégrant un développement de leur réseau européen se voient stoppés dans leur élan. C’est le cas de Air Tanzania qui dispose de plusieurs avions neufs acquis dans l’objectif d’ouvrir des lignes vers l’Europe pour rentabiliser les investissements et accélérer la croissance.
L’impossibilité pour Congo Airways de voler vers des destinations européennes a pareillement été l’un des facteurs ayant accéléré le déclin de la compagnie qui opère actuellement avec une flotte limitée et qui est endettée. Pour relancer ce secteur, l’État congolais a ainsi dû créer un nouveau transporteur, Air Congo, en partenariat avec Ethiopian Airlines.
Il faut toutefois indiquer qu’en raison de plusieurs défis endogènes de l’aviation civile africaine (les prix des billets, le faible taux de remplissage, etc.) le développement d’un réseau européen n’est pas forcément gage d’une croissance pour les transporteurs. Des compagnies comme Air Sénégal ont supprimé certaines dessertes européennes jugées non rentables, alors que Kenya Airways, l’un des principaux transporteurs du continent avec un important réseau européen, continue d’être renfloué par l’État.
Source : Agence Ecofin
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