Le ministre de la justice et des droits de l’homme, Mamoudou Kassogue, a présidé, hier après-midi, l’ouverture de la Semaine nationale de lutte contre la corruption au CICB. Cette édition 2024 est placée sous le thème : «S’unir avec la jeunesse contre la corruption : l’intégrité de demain». C’était en présence des représentants des Institutions de la République ; des représentants des départements ministériels ; des représentants des autorités administratives indépendantes ; des chefs des juridictions de parquets de Bamako et de Kati, etc.
Pots-de vin, fraude, collusion et clientélisme, offre de cadeaux indus, prise illégale d’intérêt et le favoritisme, etc. la corruption a plusieurs visages dans notre pays. Toutefois, la lutte contre ce fléau loin d’être un slogan creux des autorités nationales semble porter des fruits.
Pour preuve, le bilan de la dernière session de la Cour d’Assises de Bamako consacrée aux affaires de corruption et de délinquance économique et financière est jugé satisfaisant par certains acteurs, à l’image du Garde des sceaux.
Hier lundi, à la faveur de la cérémonie lancement officiel des activités de la semaine nationale de lutte contre la corruption, Mamoudou KASSOGUE, a révélé que les condamnations pécuniaires prononcées ont atteint 11.500.000.000 de francs CFA ; les cautions s’élèvent à 15.372.827.410 Je francs CFA dont 15.109.727.410 F CFA au compte des atteintes aux biens publics.
Par ailleurs, la somme de 330 138 082 F CFA a été versée au titre des remboursements, uniquement sur les atteintes aux biens publics.
Il convient de relever que la semaine nationale de lutte contre la corruption a été instituée par le Décret n°10-624/P-RM du 26 novembre 2010 qui précise son objet à savoir « informer l’opinion publique sur les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière en République du Mali et contribuer par la sensibilisation sur le phénomène en vue de restaurer un climat de confiance entre les pouvoirs publics et les citoyens ».
Il importe de rappeler que l’Assemblée générale des Nations Unies a, par la résolution 58/4 en date du 31 octobre 2003, adopté la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC).
Par la même résolution, elle a décidé de déclarer le 9 décembre Journée internationale de la lutte contre la corruption pour « sensibiliser au problème de la corruption et faire connaître le rôle de la Convention dans la lutte contre celle-ci et sa prévention ».
Pour le ministre de la justice et des droits de l’homme, Mamoudou KASSOGUE, cette cérémonie de lancement de la semaine de lutte contre la corruption est l’expression éloquente de la volonté politique et de l’attachement des plus Hautes Autorité la Transition, en particulier le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi GOITA, à la lutte implacable et irréversible contre la corruption dans notre pays.
Comme les autres années, a-t-il fait savoir, la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption est une occasion pour sensibiliser davantage, autour d’un thème, sur l’acuité de la problématique liée à la lutte contre ce phénomène.
Il ressort de son propos que la corruption affecte davantage les jeunes, en raison de leur implication dans tous les aspects de la vie sociale, en tant qu’étudiants, militants, citoyens, travailleurs, consommateurs et électeurs.
Ainsi, les jeunes sont, par leur nombre, la variété de leurs rôles et les transactions qu’ils concluent, exposés, plus que d’autres groupes, au risque d’avoir à payer des pots-de-vin à l’occasion de leurs relations avec l’administration et les entreprises.
«Ils se trouvent souvent en première ligne sur le front de la corruption. Il arrive qu’ils soient obligés de payer pour aller en classe, passer un examen ou obtenir un emploi», a-t-il détaillé.
Dans bien des cas, a-t-il poursuivi, payer indument et regretter durant toute sa vie avec des conséquences inimaginables peut devenir une étape obligée pour décrocher un premier emploi ou le seul moyen de remporter les rares postes proposés face à une concurrence de plus en plus forte.
«Il faut toujours avoir à l’esprit que seul le travail honnête et sérieux paye avec la gratification et la reconnaissance de ses concitoyens», a-t-il encouragé.
En tant que groupe, les jeunes, explique M. KASSOGUE, forment une part importante des communautés et des sociétés au sein desquelles ils vivent.
Selon les chiffres les plus récents, les jeunes de 15 à 24 ans représentent un cinquième de la population mondiale, et vivent, dans leur majorité, dans la précarité. Si l’on ajoute les jeunes de moins de 15 ans, les jeunes représentent 60% de la population du Mali.
«Les jeunes ont le poids numérique nécessaire pour susciter des changements sociaux et constituent une force sans égale, capable de faire basculer l’équilibre des forces dans le combat mondial contre la corruption », a justifié le Garde des sceaux.
«Il sera donc difficile de réaliser de nouveaux progrès sans faire jouer aux jeunes un rôle de premier plan», a-t-il prévenu.
Mais, à condition, dit-il, d’élever et éduquer une nouvelle génération dans le respect de l’intégrité, de la démocratie et de la transparence qui constituent des moyens les plus efficaces de s’assurer d’un futur où la corruption ne sera pas dans l’ordre naturel des choses.
Pour sa part, le président de la commission nationale d’organisation, Boubacar Sidiki DIARRAH, secrétaire général du ministère de la justice, a dévoilé le programme des activités qui se dérouleront au cours de cette présente édition.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin
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