[Chronique] La transition malienne, un chantier pour des institutions solides

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À l’image d’un architecte bâtissant une maison solide, les autorités de la transition s’emploient à poser les fondations d’un Mali durable, en misant sur des institutions fortes et des élections apaisées, loin de toute précipitation.

Le Mali est aujourd’hui un vaste chantier, et les autorités de la transition en sont les architectes déterminés. Avec méthode et patience, elles s’attellent à bâtir une maison solide, une nation fondée sur des institutions légitimes et fortes. Mais comme tout bon architecte le sait, il ne suffit pas de poser des briques à la hâte : chaque pierre doit être soigneusement taillée, chaque fondation solidement ancrée. Le président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta, en a tracé les contours lors du conseil des ministres du 27 novembre 2024, rappelant que l’objectif est clair : doter le pays d’institutions qui résisteront au temps et aux secousses de l’histoire.

Ce chantier, comme l’a souligné le chef de l’État, ne peut être accompli qu’en réunissant toutes les conditions nécessaires pour organiser des élections transparentes et apaisées. « Créer les conditions », c’est veiller à ce que chaque poutre de ce nouvel édifice soit en place : la confiance des citoyens, l’intégrité des processus électoraux, et surtout, la sécurité des artisans de cette démocratie renaissante.

Le 2 décembre 2024, lors de sa visite à l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, a enrichi cette vision architecturale d’une précieuse leçon de construction. « Il ne conviendrait pas de mélanger vitesse et précipitation, » a-t-il souligné, rappelant que les grands édifices ne se bâtissent pas dans la hâte. Ce propos résonne comme un appel à la patience et à la méthode.

Dans cette dynamique, le Premier ministre a mis l’accent sur deux piliers fondamentaux : un retour apaisé à l’ordre constitutionnel et la sécurisation du processus. C’est là que réside tout l’art du maître d’œuvre : poser chaque pierre avec rigueur, veiller à ce que chaque mur se dresse sans faille, pour éviter que l’édifice ne s’effondre à la première tempête.

 

Le danger de la précipitation

 

Dans un chantier aussi ambitieux, il est tentant de céder à l’impatience. Les attentes des citoyens, les pressions extérieures et les défis quotidiens pourraient pousser à vouloir terminer les travaux à toute vitesse. Mais comme pour toute maison bien construite, il faut laisser le béton sécher, vérifier l’alignement des murs, et consolider les fondations. Car que vaudrait une démocratie hâtivement montée, si elle devait s’effondrer au premier coup de vent ?

En refusant de confondre vitesse et précipitation, les autorités de la transition affichent une volonté rare dans l’arène politique. Elles ne cherchent pas à livrer un produit fini superficiel, mais un édifice durable, capable de porter les aspirations de tout un peuple. Cet équilibre, entre l’urgence d’avancer et la prudence de bien faire, est peut-être la plus grande preuve de responsabilité envers le Mali.

 

Une œuvre collective

 

Dans ce chantier, les autorités ne travaillent pas seules. L’AIGE, les citoyens, et tous les acteurs politiques sont appelés à devenir les maçons de cette grande maison commune. Chaque contribution compte : un vote bien préparé, une confiance renouvelée, un esprit d’apaisement. Il s’agit de construire ensemble un toit sous lequel chaque Malien pourra se sentir protégé, écouté, et respecté.

La transition est un temps pour réfléchir, corriger et bâtir. Ce n’est pas un sprint, mais un marathon. Et dans cette course, la ligne d’arrivée ne sera pas marquée par la fin des travaux, mais par le début d’une nouvelle ère, où chaque institution pourra tenir son rôle avec légitimité et force.

 

La promesse d’un Mali durable

 

Le président de la transition, comme le Premier ministre, nous rappellent que ce chantier est celui de tous. Il exige de la patience, du courage, et surtout, de la vision. Organiser des élections transparentes et apaisées n’est pas une simple étape dans le processus : c’est poser la clé de voûte de la maison Mali, celle qui soutiendra l’ensemble de l’édifice.

En attendant, les Maliens doivent croire en cette œuvre en cours. Certes, le bruit des marteaux et des scies peut être assourdissant. Mais chaque coup porté sur la pierre est un pas vers un futur où le Mali se tiendra debout, fier et inébranlable. Après tout, une maison bien construite résiste aux intempéries, aux siècles et aux crises. C’est cette promesse que les autorités de la transition semblent déterminées à tenir.

Chiencoro Diarra 

 

Source : Sahel Tribune

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