Le Tchad, pays enclavé du Sahel, vient de faire un choix audacieux qui pourrait redéfinir son avenir diplomatique et sécuritaire. Sous la présidence de Mahamat Idriss Déby Itno, un homme fort qui a pris le relais de son père à la tête de la République tchadienne, le pays a décidé de rompre l’accord de défense qui le liait à la France, un acte symbolique fort. Cette décision, loin de passer inaperçue, suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations. Est-ce une volonté de réaffirmer la souveraineté du Tchad face aux anciennes puissances coloniales ? Ou bien est-ce une tentative de Paris de maintenir son influence sur un pays stratégique en Afrique centrale et du Sahel, à tout prix ?
Bamada.net-Le Tchad et la France, historiquement liés par des accords de coopération, notamment militaires, ont vécu une relation complexe, marquée par l’interdépendance. Pour le Tchad, l’accord de défense permettait à Paris d’intervenir en cas de crise tout en assurant un soutien militaire contre des menaces internes ou terroristes. Mais sous Mahamat Idriss Déby Itno, cette relation est mise à mal. Le président tchadien, héritier d’une politique familiale de contrôle rigide du pouvoir, semble vouloir s’affranchir de l’emprise historique de la France sur son pays. La rupture de cet accord pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour le Tchad, celle de l’indépendance et de la réorientation des alliances. Ce virage stratégique vise à redonner au pays une place centrale dans la diplomatie mondiale, loin des influences coloniales du passé.
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Cependant, cette rupture a un coût. Elle ne plaît pas à tout le monde, notamment à Paris. La France, qui a longtemps considéré le Tchad comme un allié stratégique dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, pourrait ne pas accepter facilement cette nouvelle donne. La fin de l’accord de défense a des implications au-delà des frontières tchadiennes : elle intervient à un moment où l’Afrique est en pleine recomposition géopolitique. Le Tchad, en s’éloignant de la France, pourrait envoyer un message fort à ses voisins, à savoir que l’indépendance est désormais la priorité.
Les réactions qui suivent cette rupture suggèrent qu’il pourrait y avoir davantage que de simples tensions diplomatiques. Certains analystes estiment que la France pourrait vouloir déstabiliser le régime de Mahamat Idriss Déby Itno afin de maintenir son influence dans la région. Après tout, le Tchad est un acteur majeur dans la lutte contre le terrorisme, en particulier contre les groupes jihadistes qui sévissent dans le Sahel. Sa position stratégique et ses forces militaires lui confèrent un rôle clé dans la sécurité régionale. Une déstabilisation du régime tchadien nuirait non seulement à la stabilité du pays, mais aussi à celle de toute la région.
La France, qui a perdu pied au Mali et au Burkina Faso après des ruptures diplomatiques similaires, pourrait ne pas vouloir voir le Tchad suivre cette voie. La politique de souveraineté du président Déby Itno dérange, car elle remet en question un ancien ordre colonial où Paris exerçait une forte influence sur ses anciennes colonies. Le Tchad a bien compris l’enjeu : il s’agit de ne plus être l’allié de passage, mais un acteur respecté sur la scène internationale, capable de tracer son propre chemin sans avoir à se soumettre aux dictats des puissances extérieures.
Mais dans cette dynamique de rupture, le Tchad pourrait aussi se retrouver seul face aux défis internes et externes. Les tensions internes, exacerbées par des mouvements de contestation populaire, pourraient se combiner à une pression internationale grandissante. Le défi pour Mahamat Idriss Déby Itno sera de maintenir une stabilité fragile à l’intérieur du pays tout en gérant les relations internationales dans un environnement de plus en plus complexe. En effet, en se distançant de la France, le Tchad pourrait trouver de nouveaux alliés, comme la Chine ou la Russie, mais ces nouvelles relations sont encore fragiles et pourraient ne pas offrir le même soutien que celui qu’apportait Paris.
Le Tchad a donc choisi de se repositionner sur l’échiquier international, de redéfinir ses alliances et d’affirmer son indépendance. Mais à quel prix ? Si le pays réussit à naviguer habilement entre ses aspirations à une souveraineté retrouvée et les pressions géopolitiques auxquelles il sera confronté, il pourrait se tailler une place de choix sur la scène mondiale. Mais, si le régime de Mahamat Idriss Déby Itno ne parvient pas à se maintenir face aux défis internes et externes, ce virage stratégique pourrait rapidement se transformer en une nouvelle zone de turbulences.
Le Tchad, comme beaucoup de pays africains, est à un carrefour de son histoire. Le choix de se libérer des chaînes de l’influence étrangère est noble, mais la mise en œuvre de cette indépendance sera d’autant plus complexe que les enjeux régionaux et mondiaux se croisent. Pour Mahamat Idriss Déby Itno, l’avenir est incertain, mais il semble avoir choisi de jouer la carte de l’indépendance coûte que coûte.
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Il reste à voir si le Tchad saura maintenir son cap sans sombrer dans l’instabilité qui menace de nombreuses nations du Sahel. L’histoire dira si cette rupture avec la France est un pas vers un avenir meilleur ou un déclencheur de nouvelles crises à venir.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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