S’agissant du fond de la plus part des documents auxquels nous avons eu accès, les propositions tournent entre autres sur le maintien du financement des partis politiques, sur la fin de la transhumance politique, la réduction du nombre des partis par le biais des grands regroupements politiques, L’insertion d’un code d’éthique , la rationalisation des textes régissant les partis politiques en intégrant la loi sur le statut de l’opposition, la tenue obligatoire des instances des partis politiques. Le durcissement des conditions de création de parti politique. S’il y a beaucoup de propositions novatrices dans les différents documents des groupements de partis politiques que nous avons eu la chance de feuilleter, les tares qui sont à la base du rejet des partis politiques par l’opinion n’ont pas été traitées à hauteur de souhait. A titre d’exemple la promotion du militantisme fait cruellement défaut au sein des partis politiques, ensuite la réduction du poids de l’argent dans les choix des dirigeants et autres candidats aux différents postes électifs, ne semble pas être une priorité des partis politiques. Au sein des partis politiques au Mali, les plus adulés ne sont pas forcément les militants convaincus ou cadres valeureux, compétents et intègres, mais les plus offrants, ceux qui ont le portefeuille plein à craquer, en faisant fi de l’éthique et de la morale. C’est pourquoi les partis sont envahis par des opérateurs économiques sans scrupules qui font des partis politiques auxquels ils adhèrent, des marches pieds pour faire prospérer leurs business. Enfin la formation des militants de la base jusqu’au sommet afin qu’ils soient des bons cadres tant sur le plan de la compétence que de l’intégrité morale, semble être reléguée au second plan, alors même que cet aspect devrait être l’une des priorités des partis politiques, surtout ceux qui aspirent à gérer le pays. Si tant est que les partis politiques ont un rôle d’utilité publique, ils doivent s’atteler également à la formation citoyenne et à l’éducation aux bonnes mœurs.
En somme, Il faudrait certainement attendre que les leaders politiques sortent de leurs égos surdimensionnés, de leurs ambitions démesurées, des dissensions inutiles, des querelles intestines malveillantes, de la chasse effrénée aux strapontins, pour que la classe politique malienne retrouve toutes ses lettres de noblesse. En attendant ce moment, ils seront pris en étau entre une opinion qui la trouve corrompue et des militaires ambitieux au pouvoir qui veulent l’étrangler à coups de dénigrements et par le biais de propagandes médiatiques malveillantes toutes choses qui leur permettront d’assouvir leurs desseins machiavéliques de conservation du pouvoir.
Youssouf Sissoko
Source: bamada