Les récents propos d’Amadou Kouffa, le chef du Katiba Macina affilié à Al-Qaïda, relancent le débat brûlant sur la possibilité d’un dialogue entre les États du Sahel et les groupes terroristes. Dans une interview accordée à un média étranger désormais interdit sur le sol malien, Kouffa a déclaré son « ouverture » au dialogue avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, mais à une condition : que les discussions se fassent dans les limites de la charia, une ligne rouge bien éloignée des valeurs de paix et d’unité nationale.
Bamada.net-Ces paroles soulignent un problème profondément enraciné et pressant. Depuis des années, diverses initiatives, de la Conférence d’Entente nationale au Dialogue national inclusif, en passant par les Assises nationales de la refondation, ont recommandé un dialogue pour ramener la paix au Mali. Pourtant, faut-il rappeler que ces appels à la négociation avec des acteurs tels qu’Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa restent des illusions dangereuses tant que leurs conditions imposent un cadre théocratique et étranger aux idéaux de la nation ?
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Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, s’est opposé fermement à tout dialogue avec les terroristes, rappelant que les trente dernières années de négociations n’ont fait que renforcer le fléau terroriste, l’ayant poussé jusque dans les pays voisins du Burkina Faso et du Niger. « Tant que le terrorisme n’est pas affaibli, toute négociation est une abdication », a-t-il déclaré. Cette position est logique et réaliste face aux discours de certains acteurs qui prônent des concessions illusoires comme solution, alors qu’elles nourrissent plutôt le défaitisme.
Ce dilemme devient encore plus aigu lorsqu’on considère les ambitions de Kouffa d’étendre l’influence de son groupe au-delà du Sahel, notamment vers le Ghana, le Togo et le Bénin. Cette volonté de déstabiliser toute une région ne peut être ignorée. La solution, comme le soutient le Premier ministre, passe par une détermination sans faille à combattre le terrorisme sous toutes ses formes.
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Le Mali est à un tournant historique. Renoncer à ses valeurs pour un dialogue impossible, c’est ouvrir la porte à une autre forme d’occupation, celle de l’intolérance et de la terreur. Dialoguer avec ceux qui rejettent les fondements mêmes de la coexistence pacifique serait un pas en arrière. En tant que nation, nous devons soutenir une position claire : il n’y a pas de compromis avec les forces de la haine et de la division. Ce combat est le nôtre, et c’est ensemble que nous le mènerons.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net
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