Le Pacte de stabilité sociale et de croissance a été évalué ce lundi 25 novembre 2024 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Un an après sa signature, le porte-parole des centrales syndicales déplore que la plupart des accords signés soient en souffrance. Il estime, par ailleurs, que le pacte profite aujourd’hui plus aux pouvoirs publics qu’aux travailleurs.
Le monde du travail et des décideurs politiques sont en conclave depuis hier au CICB pour un atelier de deux jours en vue d’évaluer le Pacte de stabilité sociale et de croissance signé le 25 août 2023, sous la présidence du chef de la transition, le général d’Armée, Assimi GOÏTA. Il s’agit de faire le point des engagements, de passer en revue le document, mais également d’analyser la situation de la liberté syndicale.
Ce document comportant 7 chapitres pour 60 domaines d’engagement, et 125 activités programmées a été signé pour une durée de 5 ans.
Un an après sa signature, si le ministre du Travail et de la fonction publique, Dr Fassoum COULIBALY s’est réjoui qu’il y ait moins de débrayage dans les services publics, les centrales syndicales et les syndicats non affiliés restent sur leur faim.
Le porte-parole des centrales syndicales et les syndicats non affiliés a rappelé que le Pacte de stabilité sociale visait à apaiser le front social.
Basé sur la confiance mutuelle, il devrait faire la promotion du dialogue social gage de stabilité sociale et économique.
Cependant, un an après la signature de ce document, ils ne peuvent que jauger l’aspect de stabilité sociale pour apprécier un bilan.
« Les syndicalistes attendaient non seulement une inclusion totale dans les politiques nationales et dans la gestion des entreprises, mais et surtout une amélioration de nos conditions de vie proportionnellement à l’avancée de la stabilité sociale », a indiqué, ajoutant qu’il y a beaucoup à faire « si le pacte profite aujourd’hui aux pouvoirs publics, cela n’est pas le cas pour les travailleurs. Nous assistons, de plus en plus, à la violation des libertés syndicales ».
Il a précisé que des responsables des comités syndicaux sont licenciés, emprisonnés et mis en chômage du fait de la volonté de certains employeurs.
« Tout porte à croire que nous sommes victimes d’excès de confiance. De plus en plus, nos militants estiment que le choix de signer le pacte de stabilité est un piège. Pourtant, ce pacte bien appliqué pouvait entraîner un déclin vers plus de rapprochement entre les syndicats et les partenaires et apaisé le climat social », a-t-il critiqué.
A ce jour, il affirme qu’il est difficile de constater qu’il y a eu une avancée significative dans l’application du pacte, précisant qu’un an et quatre mois après « la signature du pacte » la plupart des accords sont en souffrance.
« Pour que le pacte puisse combler les attentes de tous, l’Etat doit veiller au respect des dispositions du pacte, respecter les législations en matière de travail. Le seul gage de la pacification du climat social dans le monde du travail », a-t-il préconisé.
Pour sa part, le ministre du ministre du travail, de la fonction publique et du dialogue social Dr Fassoun COULIBALY, a indiqué que la signature en août 2023 du Pacte de stabilité sociale est le signe l’engagement patriotique des travailleurs ainsi que leur organisation respective en faveur de la préservation de la paix et de la quiétude sociale dans le pays
« Le gouvernement et ses partenaires poursuivent la mise en œuvre du Pacte de stabilité sociale, à travers le comité technique de suivi », a affirmé le ministre COULIBALY. Malgré le bilan mitigé dressé par les syndicalistes, il est persuadé qu’à l’aune de la mise en œuvre dudit Pacte, la justice sociale sera une réalité et une meilleure protection des travailleurs.
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin
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