Gestion de l’ENA Des lacunes significatives entachent son efficacité

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Le Bureau du Vérificateur général (BVG) a récemment publié un rapport de vérification de performance concernant la Gestion de l’École Nationale d’Administration (ENA) du Mali pour la période couvrant le 1er janvier 2020 au 31 décembre 2023. Le Bureau a pointé du doigt des lacunes significatives qui entravent l’efficacité de cette institution dans la formation des cadres de l’administration publique malienne.

Durant la période examinée, l’école à bénéficié d’une subvention étatique couvrant près de 99,73 % de ses besoins budgétaires, soit un montant total de 3,4 milliards de FCFA.
Nonobstant ces financements conséquents, l’ENA est confrontée à divers défis organisationnels et opérationnels qui entravent son bon fonctionnement, comme mis en évidence par le BVG.

Le Conseil d’Administration (CA) de l’ENA, chargé de l’orientation et du contrôle, n’a pas pleinement rempli ses obligations durant la période étudiée. Sur les huit sessions ordinaires prévues entre 2020 et
2023, seules cinq ont été effectivement tenues. De plus, les budgets annuels n’ont pas été adoptés dans les délais réglementaires, avec des retards allant jusqu’à 107 jours, ce qui a impacté négativement la capacité de l’ENA à mener à bien ses activités planifiées.

L’ENA, établissement d’importance fondamentale pour la formation initiale et continue des fonctionnaires de catégories A et B, ainsi que pour les recherches administratives et en management public, a été restructurée à plusieurs reprises depuis sa création en 1958, avant de devenir un Établissement
Public à caractère Scientifique et Technologique (EPST) en 2006.

Toutefois, des problèmes tels que l’absence d’appels à candidatures pour la nomination du Directeur Général, l’inadéquation entre profils et postes des agents, le manque de motivation du personnel contractuel, une gestion déficiente des congés et d’autres facteurs ont été relevés, affectant la performance globale de l’ENA.

Malgré les efforts de l’école, le financement insuffisant pour la formation continue et d’autres aspects cruciaux qui nécessitent une attention immédiate.

Premièrement, le Conseil d’Administration de l’ENA doit tenir régulièrement ses sessions et adopter les budgets dans les délais prescrits.

Deuxièmement, les nominations au sein de l’ENA doivent se faire par appel à candidatures afin d’assurer la transparence et le choix des profils les plus compétents. Il est également recommandé d’élaborer un cadre organique et des fiches de poste pour une gestion efficace du personnel. Troisièmement, l’ENA doit établir des critères clairs pour la sélection des formateurs et se concentrer sur son mandat principal, en évitant de déborder sur les attributions du CFCT.

La mise en œuvre rigoureuse des recommandations formulées par le BVG est essentielle pour assurer
l’efficacité et la transparence de l’ENA dans sa mission de formation des cadres administratifs. Ces
mesures permettront de remédier aux défaillances majeures identifiées et de renforcer le rôle stratégique de cette institution pour le Mali.

S’agissant des recommandations du BVG, il s’agit pour les parties prenantes, de résoudre les problèmes identifiés et à améliorer le fonctionnement de l’ENA pour garantir son efficacité dans la formation des cadres administratifs.

Ce qui porte à croire qu’une meilleure gestion des ressources et une planification adéquate des activités de formation permettront d’améliorer son efficacité, sa transparence et sa capacité à former les cadres de l’administration publique de manière adéquate. À cela s’ajoute de garantir la qualité des formations dispensées et d’éviter les chevauchements de compétences.

M. Sangaré

Source: Les Echos

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