Hausse de la Dette Publique au Mali : Quelles Conséquences pour le Pouvoir d’Achat ?

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La dette publique malienne, qui s’élevait à 56,9% du PIB fin 2023, continue de croître, soulevant des préoccupations quant à sa gestion et ses impacts sur l’économie nationale. Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des charges de remboursement dans un contexte de resserrement de la politique monétaire visant à lutter contre l’inflation, ainsi que par une accumulation d’arriérés intérieurs envers les fournisseurs.

 

Un niveau de dette qui nécessite une gestion prudente

Bamada.net-Selon le Fonds monétaire international (FMI), le niveau de la dette extérieure du Mali reste encore modéré, ce qui confère une certaine capacité d’absorption des chocs économiques. Toutefois, l’accroissement de la dette intérieure, majoritairement composée de titres publics, pourrait fragiliser l’économie en alourdissant le poids des intérêts à verser chaque année.

 

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En 2024, la dette publique totale devrait atteindre 51,6% du PIB, avec une perspective de légère baisse à 50,6% en 2025. Ce recul projeté repose cependant sur la mise en œuvre de réformes fiscales et budgétaires rigoureuses pour maintenir le niveau de la dette dans des proportions gérables.

Les répercussions économiques : pouvoir d’achat et inflation

L’augmentation des prix des biens de première nécessité, aggravée par la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, a fortement impacté le pouvoir d’achat des ménages maliens, particulièrement les plus vulnérables. La réduction du pouvoir d’achat n’est pas propre au Mali ; elle touche également d’autres pays en raison de la volatilité du marché mondial de l’énergie et des fluctuations monétaires. Le renforcement des subventions sur les produits de base apparaît comme une solution, bien que coûteuse pour les finances publiques, pour atténuer ces effets et protéger les couches les plus fragiles.

Quelle stratégie pour une relance économique durable ?

Pour renforcer l’économie malienne, l’adoption de politiques budgétaires ciblées semble être la meilleure approche. Il est essentiel de concentrer les efforts budgétaires sur les secteurs de base comme l’agriculture, la santé, l’éducation et les infrastructures, qui contribuent directement à la croissance économique et à la réduction des inégalités.

Le soutien à la production agricole et industrielle nationale permettrait d’accroître la résilience économique face aux chocs extérieurs. Un accent particulier sur le renforcement de la sécurité alimentaire, par la stimulation de la production alimentaire et la réduction de la dépendance aux importations, offrirait une protection face aux fluctuations des prix mondiaux.

Un soutien accru aux plus vulnérables

Les hausses de prix impactent inégalement les ménages ; les plus pauvres voient une plus grande part de leurs revenus absorbée par les dépenses alimentaires, contrairement aux ménages plus aisés. Ainsi, des transferts financiers ciblés et des subventions, avec un contrôle rigoureux de leur efficacité, sont indispensables pour soutenir ces ménages face à la hausse du coût de la vie.

 

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En conclusion, la gestion prudente de la dette publique est cruciale pour l’avenir économique du Mali. Une stratégie équilibrée, intégrant subventions ciblées, investissements dans les infrastructures essentielles, et renforcement des capacités de production nationale, constitue une voie prometteuse pour une relance durable et inclusive.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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