En dehors du Gabon et de Djibouti, la France se trouve forcée de mettre un c terme à sa présence militaire dans le continent. Un retrait qui tournera une bonne part du chapitre de la Françafrique. Le mouvement parti du Mali a eu l’effet de contagion dans toute la région.
Le dernier pays à emboîter le pas à ses voisins est la Côte d’Ivoire, pourtant un proche allié de Paris. « Nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire », a déclaré, mardi soir, le président Alassane Ouattara. La rétrocession des lieux devra intervenir dès janvier 2025
Le 43è Bataillon d’infanterie de marine d’Abidjan (BIMA) est installé en Côte d’Ivoire depuis 1978 en vertu d’accords de défense signés avec la France. Quelque 900 militaires français sont stationnés dans cet important pays de l’Afrique de l’Ouest.
A la suite d’une série d’embrouilles avec les nouvelles autorités de Bamako, la France et ses alliés, engagés alors dans la lutte contre les groupes jihadistes, ont décidé, en 2022, d’entamer « le retrait coordonné » dans un délai de six mois. Une annonce unilatérale à laquelle le gouvernement malien avait répondu fermement en demandant un départ immédiat.
Les pays de la force internationale sont accusés implicitement de ne pas combattre sérieusement les mouvements terroristes, qui opèrent dans le nord du Mali à la frontière algérienne. Bamako est fortement soutenu par le Burkina Faso et le Niger, qui ont exigé, eux aussi, le départ des troupes françaises. Une solidarité qui va donner naissance à l’Alliance des Etats du Sahel (AES) entre les trois pays.
Destinée à garantir la protection des intérêts économiques français, cette présence militaire va recevoir un autre coup dur, avec l’alignement du Sénégal sur les positions de ses voisins. Le jeune chef d’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré dernièrement que la présence de ces bases sur le territoire de son pays était incompatible avec la souveraineté nationale.
Dans un discours à l’occasion du Nouvel An, le président sénégalais a annoncé « la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », à la lumière « d’une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité ».
« Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée », a ajouté le président sénégalais.
A l’issue de la visite à Ndjamena du chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot, les autorités tchadiennes ont officialisé, en novembre 2024, la décision « de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française révisé le 5 septembre 2019, visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux nations ».
Les éléments français au Tchad (EFT), près d’un millier d’hommes, sont affectés à deux bases principales, la base aérienne 172 à Ndjamena et la base capitaine Croci à Abéché, dans l’Est du Tchad.
La France gardera, quand même, une présence militaire dans le continent. Avec près de 1500 hommes, les forces françaises stationnées à Djibouti représentent le plus grand contingent de militaires français en Afrique. Le Gabon accueille, lui, environ 350 hommes.
Source : Challenge.ma
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