La cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An au Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, le 6 janvier 2024, au palais de Koulouba, a illustré la volonté d’un Mali souverain, résilient et engagé dans une coopération régionale renforcée à travers la Confédération des États du Sahel, tout en réaffirmant l’importance des réformes et de l’unité nationale face aux défis sécuritaires et économiques.
Le 6 janvier 2025, le Palais de Koulouba résonnait d’une solennité inhabituelle. Au cœur de la salle de banquets, entouré des Forces vives de la Nation, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, s’est livré à un exercice de dialogue et de projection, cristallisant un moment clé dans la refondation de l’État malien. Au-delà de la traditionnelle présentation des vœux, cette rencontre reflétait une ambition plus vaste : celle d’un Mali pleinement engagé sur le chemin de la souveraineté et de l’intégration régionale.
La rupture avec la CEDEAO : un acte fondateur de souveraineté
Lorsque le Président de la transition affirme avec aplomb que « nous avons définitivement tourné la page de la CEDEAO », il s’agit moins d’une déclaration que d’un manifeste politique. Depuis janvier 2022, lorsque des sanctions économiques et financières sévères avaient été imposées au Mali en raison des délais dans le retour à l’ordre constitutionnel, une fracture profonde s’était creusée entre Bamako et cette organisation régionale. Les sanctions, largement perçues comme injustes et punitives, avaient provoqué une mobilisation massive de la population malienne, marquant un tournant dans les relations avec la CEDEAO.
Ce départ définitif est bien plus qu’une posture. Il illustre la volonté du Mali de ne plus être soumis aux diktats extérieurs, souvent perçus comme des prolongements des intérêts géopolitiques occidentaux. En rupture avec un modèle jugé inefficace et paternaliste, Bamako s’est tourné vers une logique de coopération horizontale, incarnée par la Confédération des États du Sahel (AES), née le 6 juillet 2024. Ce choix stratégique exprime une quête d’autonomie et de responsabilisation dans la gestion des défis locaux.
La réponse sahélienne aux défis sahéliens
Face à une CEDEAO jugée « sous ordre » et inadaptée, l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est imposée comme une alternative crédible. Cette confédération regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, des nations liées par des défis communs, notamment le terrorisme et l’instabilité politique. Le modèle de l’AES repose sur trois piliers : la sécurité, la souveraineté et le développement économique.
Le Président malien de la transition a souligné que l’AES n’était pas seulement un cadre de collaboration sécuritaire, mais aussi un instrument de transformation économique. La Confédération travaille à la mise en place d’une banque d’investissement régionale et à la création d’un passeport commun. Ces initiatives illustrent une vision ambitieuse de l’intégration régionale, qui va au-delà des simples accords économiques pour embrasser une solidarité stratégique et culturelle.
Une gouvernance enracinée dans les réalités locales
La cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An des Forces vives de la Nation a également été le cadre idéal pour mettre en lumière une gouvernance attentive aux dynamiques locales. En s’adressant aux familles fondatrices de Bamako, aux chefs religieux et aux représentants de la société civile, le Président de la transition a réaffirmé son ancrage dans les traditions maliennes, tout en appelant à une mobilisation collective pour relever les défis du pays.
Il a insisté sur l’importance de sensibiliser les jeunes face aux manipulations des groupes armés terroristes, soulignant le rôle crucial des leaders religieux et des autorités traditionnelles. Cette approche, qui allie fermeté et inclusion, vise à renforcer le lien entre l’État et ses citoyens dans un contexte de résilience face aux adversités.
Les défis d’une souveraineté assumée
Cependant, cette quête de souveraineté ne se fait pas sans sacrifices ni défis. La sortie de la CEDEAO prive le Mali de certains avantages commerciaux et diplomatiques, tandis que la Confédération AES, bien qu’ambitieuse, reste à consolider. Les initiatives telles que le passeport commun et la banque d’investissement nécessitent des ressources et une coordination que les jeunes États sahéliens doivent encore maîtriser.
Malgré ces obstacles, le Mali semble déterminé à poursuivre sa voie. Loin d’être une repli sur soi, cette trajectoire s’inscrit dans une vision d’intégration panafricaine renouvelée, où les nations sahéliennes prennent en main leur destin, loin des ingérences extérieures.
Vers une souveraineté sahélienne inclusive
La cérémonie du 6 janvier 2025 n’était pas qu’un rituel. Elle symbolisait un Mali en pleine métamorphose, prêt à s’affirmer comme un acteur central du Sahel et au-delà. Sous la direction du général d’armée Assimi Goïta, le pays redéfinit son rôle dans un monde en mutation, misant sur la coopération régionale et la souveraineté pour relever les défis du présent et préparer l’avenir.
Dans ce contexte, la Confédération des États du Sahel pourrait bien devenir un modèle pour l’Afrique entière ; un espace où les nations unissent leurs forces pour construire un futur commun, dans le respect des identités locales et des aspirations populaires. Le Mali, en chef de file, montre que la souveraineté n’est pas une utopie, mais une responsabilité à assumer avec courage et détermination.
Lassana Diarra
Source : Sahel Tribune
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