Ce lundi 6 janvier 2025, le Palais de Koulouba a perpétué la tradition républicaine de cérémonie de présentation de vœux au Chef de l’Etat. A tous Seigneurs, tout honneur. Comme par le passé, ce sont les forces vives de la nation qui ont ouvert le bal avec cinq vœux majeurs : l’intensification de la lutte contre la corruption, l’amélioration du système éducatif, le renforcement de la souveraineté nationale, la sécurité et une meilleure gestion des infrastructures, notamment des mosquées.
En hôte prévenant tout dédié à la satisfaction des attentes les plus légitimes des populations, Son Excellence le Général d’armée Assimi Goïta, président de la transition, chef de l’Etat de la République du Mali, après avoir donner des assurances sur ces questions, a abordé plusieurs autres sujets d’intérêt national.
Les grands axes d’un discours
Sur la sortie de la CEDEAO Son Excellence le Général Assimi Goita a été on ne peut plus clair. A ceux qui ne croient pas à notre retrait de cette organisation, il leur dit d’être sûrs que nous avons quitté la CEDEAO. A ces hôtes
il explique que le Mali allait quitter la CEDEAO il y a longtemps. Après l’embargo, il révèle qu’il a instruit au ministre des Finances et à celui de Affaires Étrangères d’effectuer ce travail. Pour lui, la CEDEAO est comme les terroristes pour nos Etats : « entre la CEDEAO et les terroristes, la seule différence, c’est que les uns portent des armes et les autres non. Si tu aimes le Mali, tu dois aimer le Burkina et tu dois aimer le Niger. La CEDEAO agresse un pays, instaure un embargo, personne ne sort et personne ne rentre. Aucun produit ne sort ou ne rentre, y compris le carburant. Mêmes les Médicaments ne passaient pas».
Il a fait savoir aux forces vives de la nation que le Mali est engagé dans une guerre impitoyable et sans merci.
Il a souligné que ceux qui ne peuvent pas participer activement peuvent soutenir leur pays par des bénédictions.
Cette guerre est cruciale pour l’avenir des générations futures. S’agissant de la lutte contre la drogue, autre fléau qui ravage notre jeunesse et pourrait dangereusement hypothéquer le devenir de la nation, le président invite les autorités et légitimités traditionnelles ainsi que la société civile à s’impliquer aux côtés de l’Etat pour enrayer le danger. « Tout le monde doit s’impliquer. Rien de tout cela n’est fortuit. Ce sont des choses qui visent à bafouer notre pays. 2000 jeunes ont échoué au concours de recrutement à
cause de la drogue. Nous sommes dans un combat qui est celui des jeunes. Si tu bafoues les jeunes, c’est le pays qui en paye les frais. Il n’y aura personne pour mener ce combat. »
Autre danger qui plane sur l’avenir radieux de la nation, autre croisade qui requiert une synergie de toutes les énergies du Peuple : la lutte pour la bonne gouvernance contre la corruption et la délinquance financière. A ces hôtes il a renouvelé son engagement intact à combat sans rémission le fléau de même que le terrorisme. « Ce que nous disons de la corruption, si nous travaillons en toute dignité, les choses allaient évoluer. Le temps que nous faisons dans les critiques et les manquements que nous
faisons peut nous servir à autre chose », a dit le Général Assimi Goita
Pour ce qui est de la culture, le président Assimi Goïta explique à ses hôtes raisons de son choix de décréter année de la culture : « Nous avons décrété l’année 2925 comme celle de la culture. Tout ce que nous faisons aujourd’hui, lorsqu’on ne connaît pas ses origines, on n’a pas de dignité, on ne peut rien devenir. Tout le combat que nous menons est en grande partie centré sur ces valeurs. Quand on n’a pas l’amour du pays, on ne peut pas défendre le pays. Même dans l’armée, le patriotisme doit être insufflé
par les valeurs culturelles ».
Voici les grands axes de l’historique discours présidentiel d’une heure d’horloge que nous avons traduit du Bambara pour vous :
Sur la reconnaissance envers le peuple
J’adresse mes salutations fraternelles et solennelles à vous qui avez effectué le placement, notamment : monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement ; monsieur le président du CNT, messieurs les présidents des institutions de la République, mesdames, messieurs les membres du gouvernement, distingués leaders religieux, autorités et légitimité traditionnelle, mesdames, messieurs
de la société civile, honorables chefs coutumiers. Nos salutations vont incommensurablement à ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement ce matin.
Mais avant tout propos, nous remercions Allah, qui a voulu que nous soyons ici aujourd’hui présents pour échanger nos les meilleurs pour la nouvelle année et échanger sur la situation nationale et internationale.
Avant tout pros, nous présentons nos sincères condoléances à la famille de Boureima Allaye Touré, qui était le président du Conseil national de la société civile, et nous implorons Allah de lui accorder un repos éternel.
Je voudrais aussi remercier encore une fois de plus, tous les Maliens pour leur engagement, leur détermination et leur amour pour la patrie.
Tout ce que nous faisons dans cette période de transition, nous le faisons selon les recommandations du peuple.
Tout ce qui a été accompli avec succès a pu être fait grâce à la détermination et à l’engagement du peuple malien.
C’est pourquoi en guise de reconnaissance et de gratitude, encore une fois de plus, nous remercions le peuple débout et résilient du Mali pour sa compréhension, son optimisme et sa patience.
Nous n’avons qu’un seul objectif : la prospérité de notre pays dans la paix et dans la quiétude. Tel a été notre but en venant au pouvoir, tel est encore notre but, tel sera toujours notre but. Chacun sait toutefois que cela ne pourrait pas être accompli sans une bonne dose de compréhension et de la patience de la part des Maliens. Vous et moi avons tous le même objectif. Kulun kono mogo be gnaniya yekelen yeSur les inondations
Au seuil de cette nouvelle que je voudrais de prospérité et d’accomplissement, je voudrais adresser mes salutations déférentes à tout le peuple malien, et formuler mes condoléances pour le décès de tous ceux qui ne sont plus parmi nous à la suite des inondations enregistrées au cours de
l’année dernière.
Comme vous le savez, il a beaucoup plu cette année pendant l’hivernage, et cela a provoqué plusieurs dégâts, des blessés, et des pertes en vies humaines. Qu’Allah accorde un repos éternel aux victimes et un prompt rétablissement aux blessés.
Ce phénomène d’inondation qui a touché notre pays nous a servi de leçon et c’est pourquoi nous allons prendre des mesures anticipatrices pour les années à venir. Mais ces mesures ne peuvent pas être appliquées sans difficultés, comme la démolition des maisons qui occupent les lits des
cours d’eau. C’est pourquoi nous demandons à nos leaders religieux et coutumiers ainsi qu’à ceux de la société civile de comprendre l’évolution de la situation. Nous leur demandons humblement de nous aider à sensibiliser les populations sur cette situation.
Il ne peut pas y avoir de progrès et de bonheur sans difficultés et sans peine. Aussi, le gouvernement va mettre des mesures en place pour pouvoir minimiser les impacts et donner satisfaction à travers des compassassions.
[Applaudissements]
Comme je rappelle dans tous mes discours, tout ce que la transition fait, elle le fait selon les recommandations du peuple issues des Assises, du Dialogue inter malien. Les missions accomplies l’ont été grâce au peuple et cette transition est la transition du peuple, par le peuple, et pour le peuple.
L’année 2024 a été animée par d’énormes défis et de difficultés. Nous implorons Allah de nous épargner des périls et catastrophes au cours de l’année 2025. Nous implorons
Allah de nous donner satisfaction pour cette nouvelle année, tout en exauçant les meilleurs vœux du peuple.
Tous les ministres avec à leur tête le Premier ministre lui-même sont présents dans cette salle. Donc ils ont pris acte et recensé tous les problèmes que vous avez soulevés et toutes les doléances avancées. Je peux vous assurer qu’après cette séance, chacun d’eux va s’employer à les exposer, les analyser pour trouver la solution idoine.
Sur la défense et la sécurité
Avant de donner suite à vos préoccupations concernant la défense et la sécurité, nous voudrions d’abord rendre hommage à nos braves soldats tombés sur le champ d’honneur en mission commandé au service de la Nation.
Nous prions à chaque instant que leurs âmes reposent en paix.
Comme vous le savez le métier de soldat est aussi compliqué que difficile. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il plaît à tout chef des troupes de retourner avec ses hommes tous sains et saufs après une bataille. Mais la guerre a ses réalités, d’autres succombent. Nous prions repos éternel de leurs âmes et souhaitons ardemment prompt rétablissement à ceux qui sont blessés.
Nous saluons les épouses des militaires pour leur patience et leur courage. Pour des opérations sur le terrain, le militaire peut faire 9 mois et si cela tombe sur l’hivernage, vous dépassez la période de 9 mois pour aller même au-delà d’une année avant d’être suppléé. Donc,
il est important que nous les saluions pour leur courage, détermination et leur patience, pour leur famille et pour la nation tout entière.
Le Mali traverse une crise sécuritaire qui ne date pas de cette transition, mais pour réussir leur coup, ils ont essayé de semer la discorde entre les communautés de notre nation séculaire qui ont toujours vécues en harmonie notamment entre les éleveurs, cultivateurs et pêcheurs. Il y a aussi l’ingérence de certains pays qui ont perdu leur part de gâteau qui attisent les conflits intercommunautaires pour leur donner une grande ampleur crisogènes. Toutefois, beaucoup de progrès ont été faits, et le meilleur est
à venir.
A l’avènement de la transition, nous pouvions dire que nous n’avions presque pas de pays parce qu’il était interdit aux autorités administratives et militaires du pays de se rendre dans certaines localités de leur propre pays.
Quand nous prenions le cas de la région de Kidal, bien vrai que nous avions un gouverneur, des militaires et des administrateurs mais pour assurer la sécurité, le gouvernement payait 50 millions chaque 3 mois au groupe terroriste local notamment pour la sécurisation du gouvernorat.
C’est pourquoi, ils n’acceptaient jamais que notre armée sécurise le gouvernorat, or en ce moment il y avait lesMINUSMA et autres présents sur le terrain. Tout cela c’est pour vous démontrer que nous n’avions pas de pays en ce moment-là.
Le conflit était centré au nord, après ils l’ont étendu au centre et se tend vers le sud. Si nous sommes tant soit peu attentifs, nous allons comprendre que ce n’est pas un fait du hasard et cela visait un objectif : diviser notre pays.
L’armée malienne s’est engagée à lutter contre ces travers et cela à porter son fruit mais le combat est loin d’être terminé. Comme je vous ai, beaucoup a été fait mais il nous reste toujours encore à faire.
Sur la stabilisation et la normalisation
Qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qui est en cours ? Si nous regardons aujourd’hui notre pays, il n’y a aucune grande ville qui était aux mains des terroristes et qui n’a pas été reprise par les forces armées maliennes. Tout cela démontre que les militaires ont fait preuve d’engagement et de détermination.
Nous n’avions pas non plus le contrôle de notre espace aérien parce que les pays présents nous empêchaient d’y accéder, mais aujourd’hui, par la grâce de Dieu, nous avons le monopole de notre espace aérien.
Nous avons maintenant repris notre pays, comme on le dit en anecdote chez nous, si tu réoccupes ta maison, il ne te reste plus qu’à la nettoyer et jeter les ordures dehors. C’est ce que nous sommes en train de faire, c’est pourquoi nous avons envoyé un gouverneur à Kidal, les préfets, les
sous-préfets, bref une administration.
Le général Alladji Ag Gamou, gouverneur de Kidal, motivé plus que jamais, se rend toujours auprès des populations pour les rassurer et restaurer leur confiance envers les forces armées. Parce que lors de la prise de Kidal, les séparatistes avaient implanté la peur parmi les citoyens en disant que l’armée malienne allait les tuer tous, ce qui a fait qu’environ 100 camions sont venus d’Algérie pour évacuer la population kidaloise. Quand l’armée est arrivée, la ville était presque vide. Les quelques-uns qui sont restés, le chef de la région, le général Gamou, les sensibilise et les motive pour une cohésion sociale renforcée. Si nous atteignons ces objectifs, nous allons opter pour un retour normal de l’administration, notamment les banques, la police, la douane, les écoles, les hôpitaux…
Le plus grand souci, à un moment donné, dans le cadre scolaire à Kidal, était dû au manque d’enseignants, car beaucoup refusaient de partir à cause de l’insécurité. Mais d’autres ont voulu le faire par amour pour la patrie. Actuellement, les cours se déroulent normalement à Kidal.
Nous sommes en train de mettre des mesures en place pour permettre dans les jours à venir un retour normal de l’administration et de la population, car une ville sans population n’existe pas.
Si la sécurité du pays est garantie, nous pourrons répondre à toutes les doléances, que ce soient les élections, les loisirs, bref tout ce qui peut impliquer la participation de tout le peuple.
Auparavant, il était difficile pour l’armée de mener des opérations, mais maintenant, nous les menons quand nous le voulons, que ce soit dans la nuit ou en journée, sans prévenir qui que ce soit parce que nous avons les équipements nécessaires. À l’époque en cas de blessés de guerre, nous étions obligés d’adresser une demande d’assistance à la MINUSMA pour prendre les intéressés en charge, et cela pouvait prendre du temps, voire 2 ou 3 jours avant d’avoir une réponse d’assistance, et parfois
même avec un refus, ce qui faisait que les intéressés succombaient à leurs blessures.
Je vous dis cela pour vous illustrer qu’avant nous ne contrôlions pas notre pays. Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, la patience et la confiance du peuple, nous avons pu acquérir des équipements qui nous permettent d’évacuer nos blessés où qu’ils soient sur notre territoire, de jour comme de nuit. Nos avions sont toujours prêts à intervenir pour les évacuer. Toutes choses qui démontrent qu’il y a eu beaucoup de progrès.
Nous avons pu acquérir beaucoup d’équipements, que ce soit terrestres ou aériens, et tout cela grâce à vous, le peuple. Ce n’est pas fini, il nous reste encore beaucoup à faire.
Sur la lutte contre le terrorisme
Par le passé, les ennemis se regroupaient en petits nombres, deux ou trois, jusqu’à atteindre plusieurs centaines, puis ils nous attaquaient, causaient des dégâts et retournaient d’où ils venaient sans que nous ne puissions rien faire, exactement comme dans les films, parce que nous voyions le début et la fin sans pouvoir réagir. Maintenant, dès que nous soupçonnons qu’ils se regroupent, nous prenons nos mesures défensives et offensives.
Comme vous l’avez vu, lors d’une opération de frappe chirurgicale que l’armée a menée sur un groupe de terroristes lors d’une de leurs réunions.
La lutte contre le terrorisme est une tâche complexe et difficile. Comme un propriétaire de biens face à un voleur ; le terrorisme t’observe, t’étudie et, au moment venu, il passe à l’action puis se cache parmi la population, rendant la lutte très complexe. Dès que les terroristes savent qu’ils sont poursuivis par l’armée, ils se camouflent parmi la population, ce qui rend l’opération très compliquée, car il ne
sera pas évident de tirer des armes lourdes là où il y a des femmes et des enfants, sinon ce serait ôter la vie à des citoyens paisibles. Mais malgré la complexité de la lutte contre le terrorisme, nous allons la mener sans tolérance ni pitié jusqu’à ce que ça prenne fin.
[Applaudissement]
Sur l’équipement de l’armée
Dans le cadre de cette opération de lutte contre le terrorisme, et pour une efficacité renforcée de notre armée, nous avons consolidé notre partenariat avec la Russie, la Chine et la Turquie. Il n’était pas évident dans le passé, même avec nos propres ressources financières, d’acheter des équipements militaires parce que certains se disaient qu’ils n’avaient pas de profit à y gagner, ce qui rendait leur
acquisition difficile. C’est pourquoi nous avons demandé à nos partenaires, la Russie, la Chine et la Turquie, de nous aider à acquérir des équipements pour notre armée, soit par achat direct soit par prêt. Ils sont présents et prêts à nous aider. Grâce à nos partenaires, Dieu merci, nous avons ce qu’il nous faut pour nous défendre sans inquiétude.
Tout ce qui concerne le secteur militaire se fait dans la difficulté : du dépouillement des dossiers qui peut durer environ 4 mois, à la visite médicale d’environ 2 mois, et enfin une formation de base commune de 6 mois, soit un total d’1 an avant d’être déployé sur le front. Malgré toutes les difficultés que traverse notre pays, nous effectuons des recrutements. Comme on dit chez nous, on tue le serpent avec le bâton d’à côté. Nous saluons nos forces de défense et de sécurité pour leur engagement en faveur
de la patrie.
Sur les menaces terroristes
Actuellement, nous faisons face à deux types de conflits
: le terrorisme et le conflit de discorde créé par les extrémistes séparatistes entre certaines communautés. Mais ce qui concerne la lutte contre le terrorisme à proprement parler, nous allons la mener à bien. Quant au conflit susciter entre communautés, nous avons engagé des dialogues de stabilisation entre les parties concernées.
Nous avons mis en place deux stratégies : la première, c’est la lutte contre le terrorisme que les militaires vont mener. La seconde, c’est le développement. Même si nous combattons le terrorisme sans établir un plan de développement, les mêmes personnes qui furent récupérées retourneront dans les mêmes groupes s’ils n’ont pas de quoi manger ou boire. C’est pourquoi le gouvernement cherche aussi des moyens, notamment des projets d’épanouissement pour les citoyens, en particulier pour ceux qui ont été récupérés de l’endoctrinent du terrorisme.
Sur la réinsertion des terroristes répentis
Actuellement, il y a environ 300 terroristes qui ont déposé les armes. Pour les réintégrer comme citoyens normaux, il faut leur trouver un travail sur lequel ils pourront s’épanouir, sans quoi ils pourraient retourner au terrorisme.
C’est pourquoi le gouvernement envisage la création d’opportunités, comme des usines, qui vont permettre aux jeunes de travailler afin d’éviter de retomber dans le terrorisme.
La troisième stratégie repose sur la diplomatie et les relations avec les autres. Nous sommes dans un monde de mondialisation où chacun vise son intérêt sans état d’âme.
C’est pourquoi il est nécessaire de coopérer avec des partenaires qui respectent vos principes. C’est pour cela que nous avons collaboré avec la Russie, la Chine et la Turquie.
Pour une paix durable dans un pays, trois groupes doivent travailler avec honneur, à savoir :
1-Les militaires : la lutte contre les terroristes,
2-Le gouvernement : la structuration des projets de développement,3-La société civile : elle doit entreprendre des discussions avec la population en se référant aux valeurs sociétales. Si une mère parle à son enfant, il l’écoute ; si elle parle à son frère, il l’écoute.
Étant donné que ce sont les fils, les frères, les maris d’autres ou les gendres qui participent aux actes terroristes, nous implorons nos leaders religieux et coutumiers d’aider le gouvernement à sensibiliser davantage les populations.
Sur la nature variante de la menace
Nous constatons que les personnes impliquées dans des actes terroristes sont souvent poussées par diverses circonstances. Certains sont contraints de commettre ces actes pour préserver la liberté de leurs parents pris en otage, d’autres sont victimes de vol de bétail, de pauvreté, ou encore animés par un esprit de vengeance.
Cette guerre n’est pas un conflit religieux sinon, il y a combien de mosquées à Gao, Tombouctou… Le terrorisme est un jeu de conscience ; il endort l’esprit des gens afin de les endoctriner par la voie de la religion. Pire, la plupart ne prient même pas et nous le savons.
Donc, nous demandons à toutes les sensibilités du pays, notamment les notables, guides religieux, et aux femmes (mères et épouses), que chacun joue un rôle éducatif afin de détourner notre jeunesse de ce fléau.
Sur le désarmement des groupes d’autodéfense
Quant au gouvernement, il va mettre en place des moyens pour éviter que les personnes récupérées ne retournent à cette situation. Comme vous le savez, le dialogue inter-malien avait recommandé de désarmer tous les groupes d’autodéfense, car les laisser agir seuls pourrait engendrer des problèmes dans l’avenir. Le ministre de la Réconciliation Nationale, de la Paix et de la Cohésion Nationale va entreprendre le travail dès le mois prochain.
Le travail portera sur environ 3 000 personnes, parmi lesquelles 2 000 seront intégrées dans l’armée. Elles suivront une formation commune de base jusqu’à leur sortie, et les 1 000 restantes, d’autres mesures seront mises en œuvre pour les intégrer dans un autre corps de métier.
Tout cela vise à restaurer la paix. Pour réussir ces efforts, nous avons besoin de toutes les sensibilités du pays, notamment les notables, les guides religieux, et la société civile. Une fois désarmés et formés, l’armée enverra les militaires là où le besoin se fait sentir. Personne ne choisit sa résidence : c’est un facteur très important. Après cela, si nous les trouvons avec des armes, ce sera sans pitié ni
état d’âme.
Donc, toutes les sensibilités du pays, notamment les notables, guides religieux, et la société civile, doivent jouer leur rôle de sensibilisation. Chaque groupe est concerné, que ce soit les milices qui défendent leurs localités ou les terroristes…
Sur le programme national de réserves stratégiques
Nous préparons notre pays pour faire face à toutes sortes d’obstacles afin qu’il ne tombe pas à nouveau dans une crise. Nous nous préparons en cas de guerre, c’est pourquoi nous avons initié le programme de réserves stratégiques qui consiste à former tous les fonctionnaires sur la déontologie militaire et civique. Ils seront prêts à défendre le pays en cas de guerre. La porte est également ouverte à quiconque est prêt à aider le pays en cas de guerre : les volontaires.
Donc, j’invite les jeunes participant au Service National des Jeunes (SNJ) à continuer à s’entraîner et à ne pas se négliger en faisant du sport.
[Applaudissement]
Sur le dialogue et paix
En cette veille de la nouvelle année 2025, nous allons continuer à recruter et à former les militaires, ainsi qu’à acheter des équipements militaires. Nous les avons déjà passé les commandes, et elles seront très bientôt satisfaites.
Le Mali se prépare et s’arme pour éviter les mauvaises surprises.
Dans vos propos, vous avez demandé la paix et le dialogue. Avant tout, je vous remercie et vous salue pour votre engagement.
Si la transition est à ce stade, c’est grâce à vous, le Peuple engagé et débout du Mali, à toutes celles et tous ceux qui participent à développer l’apaisement social : les légitimités traditionnelles et coutumières, les guides religieux, et la société civile. Soyez en remercier.
Tout le monde a droit à la paix. La guerre est pénible. Pour le comprendre, il faut l’avoir vécu. D’autres pleurent, que ce soit des personnes âgées qui aspirent à la paix ou autres. C’est pourquoi je vous dis que la guerre n’est pas bonne. Ceux qui la provoquent ignorent ses limites, son commencement, et qui en sera victime. Seul Dieu connaît la fin.
Il n’y a pas de paix sans réconciliation du peuple. Pour réconcilier, il faut que chacun respecte les valeurs éthiques et religieuses des autres. Notre pays a une histoire riche, et ce qui ne s’est pas produit hier ne devrait pas se produire aujourd’hui.
Quand un pays est en guerre, personne n’en profite. Pas de commerce, pas d’argent à retirer à la banque, pas de voyages, pas d’appétit, parfois même des fuites en laissant derrière soi de la nourriture prête à être consommée.
En temps de guerre, on se concentre sur la survie. Il faut que tout le monde comprenne que notre pays est en guerre. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, et des ennemis extérieurs s’immiscent pour nous affaiblir. Ils aident nos ennemis terroristes contre nous, et perturbent nos coopérations internationales. Tous les Maliens doivent comprendre que nous sommes en guerre ; ceux qui ne
comprennent pas que nous sommes en guerre, quand ils comprendront, il sera trop tard. Que Dieu nous préserve et nous protège.
Sur la subversion contre notre pays
Où est passée notre valeur de cousinage à plaisanterie
(LE SINAGUYA)?
Vous ignorez à quel point ils en veulent à notre pays, allant jusqu’à semer la discorde entre les religieux. Ceux qui créent la tension ne sont même pas au Mali pour la plupart, ils sont à l’extérieur et ne sont même pas des Maliens. Ils provoquent la mésentente parmi la population pour susciter des tensions. Aussi, ce que je vous demande, c’est de faire preuve de tolérance et de laisser la justice accomplir son rôle. L’accalmie requiert la rigueur de la justice, et c’est là que la cybercriminalité entre en jeu. Que chacun respecte sa dignité et ses droits. Ceux qui cherchent à échapper à leurs devoirs et à semer le trouble, doivent savoir que la justice interviendra.
Quand on parle de paix, on parle du respect des devoirs et de la justice. Il y a trois choses que je vais garantir aux Maliens : la protection de la population, la protection du pays et la protection contre toute personne souhaitant nuire au pays et à ses citoyens. Nous serons sans pitié envers eux.
Donc, si tu veux éviter d’être parmi les malchanceux, retire-toi.
Les gens doivent comprendre que combattre leur pays ou leurs compatriotes est une erreur. Nous ne resterons pas passifs face à ceux qui veulent notre destruction. De même, ceux qui propagent des propos subversifs créant des tensions dans la société ne seront pas laissés impunis ; nous allons agir. Les paroles sont comme des balles de fusil : une fois tirées, elles ne peuvent plus être reprises.
Par exemple, inciter les gens à prendre les armes pour tuer, cela peut entraîner des conséquences dévastatrices.
Les paroles sont comme des bombes : une fois qu’elles explosent, elles causent des dégâts. Il est crucial que tout le monde comprenne cela.
Sur la trahison de notre pays
Nous devions comprendre que notre pays fait face à de grandes trahisons, mais nous ne révélons pas tout, car nous savons que le pays et ses citoyens traversent des moments difficiles. C’est pourquoi nous réglons cela discrètement entre nous pour ne pas impliquer nos paisibles citoyens. Bien que cela ne nous enchante pas de vous en parler, je ferai l’effort d’expliquer certains points ; si la situation atteint un certain stade, nous serons obligés de vous en informer pour que vous compreniez que le pays est en guerre et que nous combattons l’ennemi par tous les moyens possibles. Cependant, certains de nos concitoyens les aident également à nous combattre.
Nous ne resterons pas les bras croisés à observer cela.
Nous n’avons pas interdit à quiconque de parler, mais évitez les propos qui peuvent révolter la population. Si vous avez commis une faute, vous pouvez sortir, demander pardon et expliquer vos propos. Sinon, vous serez interpellé par la justice pour des infractions liées à la cybercriminalité.
Chaque Malien doit comprendre que nous sommes en guerre. Nous avons donc instauré le dialogue inter-malien pour que la paix puisse régner entre les Maliens. Nous avons constaté de nombreuses manœuvres visant à déstabiliser le Mali. Par la grâce de Dieu, cela n’a pas abouti.
Nous devons continuer à nous serrer la ceinture pour ne pas oublier le Mali.
Sur les complots ourdis contre le Mali
Le jour où nous avons décidé de faire partir la France, ils ont organisé une réunion à Anéfice pour regrouper les terroristes et les groupes armés afin de combattre le Mali. Comme pour illustrer que c’est blanc et noir qui s’affrontent, le général Gamou a dit qu’il n’attaquait pas le Mali, et que quiconque attaquerait le Mali, lui, il allait l’attaquer à son tour. Il s’est retiré de la danse avec ces troupes, mais d’autres les ont suivis dont Fahad qui est décédé l’autre jour. Ce sont eux qui ont attaqué le bateau.
Nos ennemis souhaitaient que tout se mélange avant leur départ. Le général Gamou et le général Modibo Koné n’étaient pas d’accord. Ils m’écoutent si je dis la vérité ou pas. Grâce à Dieu, cela n’a pas abouti.
Ils ont maintenant décidé de diffuser de fausses informations affirmant que Gao allait être attaqué. Certains ont même vendu leurs maisons pour quitter Gao. La plupart ont fait confiance à leur armée et sont restés. La France voulait que Gao tombe à ce moment-là.
Lorsque les toubabs sont partis, il y avait deux groupes terroristes : l’État islamique et le GNIM. Quand la France attaquait uniquement l’État islamique, à ce moment-là, j’étais vice-président du Mali. Leur général venait me montrer la carte. Il connaissait la localisation des deux groupes, mais ils n’attaquaient que l’État islamique, ils n’avaient pas le droit d’attaquer le GNIM, et pourtant les deux nous attaquaient.
Au moment du départ des toubabs, ils ont renforcé l’État islamique pour mieux nous attaquer, avec la complicité de l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum, en affirmant que Ménaka allait également tomber.
Quand également, la MINUSMA devait partir. Ils ont divulgué de fausses informations affirmant que Ménaka allait être attaquée, provoquant ainsi la panique parmi la population. L’armée malienne a tout mis en œuvre pour que Ménaka ne tombe pas. Mohamed Bazoum a libéré tous les prisonniers de l’État islamique pour déstabiliser le Mali, mais grâce à Dieu, cela n’a pas abouti.
Sur le sponsoring du terrorisme
Lorsque nous affirmons que le terrorisme au Mali est soutenu par les toubabs, les gens pensent que nous mentons.
Pourtant, nous avons les preuves pour le démontrer.
Lors de ces derniers événements, les terroristes ont tenu une réunion au Niger. À ce moment-là, Bazoum était toujours président. Il souhaitait la chute du Mali, mais ils ont échoué.
Ils sont alors venus me voir pour me dire qu’ils étaient derrière le terrorisme. Ce qu’ils demandent au Mali et au Burkina, parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, c’est de ne pas attaquer le GNIM. ‘’Vous verrez, nous allons attaquer ensemble l’État islamique. Pour vous montrer que c’est nous qui sommes derrière le terrorisme, nous allons vous accorder un mois sans être attaqués. Si nous faisons cela,
vous allez nous aider à combattre l’État islamique’’, disentils.
J’ai demandé au président du Burkina de ne pas accepter cela, car ils n’ont pas d’autre choix que de passer par le Burkina. Ils ont mis la pression sur un autre pays, et celui-ci a accepté. Mais nous avons dit non. ‘‘Si vous nous attaquez, nous allons vous attaquer’’.
À ce moment-là, ils ont commencé à attaquer ces pays-là qui leurs ont donné la priorité de traverser leurs pays. Les terroristes ne sont amis avec personne. Tôt ou tard, ils vont t’attaquer. Ils sont manipulés par les toubabs, Nous n’avons rien à perdre. Cela fait dix ans que nous sommes dans cette situation.
[Applaudissement]
Sur l’affaire du drone espion
Bien que nous leur ayons dit de ne pas accepter, maintenant c’est eux qui sont attaqués. Après tout cela, ils ont fait entrer un grand drone qui volait à haute altitude. Dès qu’il a franchi notre espace, le radar l’a détecté. Le ministre de la Défense m’a informé, et je lui ai demandé de quel côté il était entré. Il m’a dit que c’était du côté d’un pays voisin avec lequel nous n’avons pas de problèmes. Nous avons
donc capturé le drone et l’avons envoyé au président de ce pays, qui nous a dit que ce n’était pas leur drone. Nous avons alors cherché et découvert qu’il venait d’un autre pays frontalier du Mali, qui ne s’entend pas avec les pays de l’AES.
Le drone est entré par infraction dans notre pays, mais ce jour-là, nous aurions pu le bombarder avec nos missiles. Vu qu’il est entré à travers un pays avec lequel nous entretenons de bonnes relations, nous n’avons pas ouvert le feu pour ne pas provoquer d’incident diplomatique. Mais après, nous nous sommes dit que cela ne se reproduira plus.
Mais d’où il est parti, il y a des étrangers avec qui nous ne nous entendons pas. Tout cela pour vous dire qu’ils veulent nous atteindre par tous les moyens. Même récemment, ils ont fait une vidéo, qui circule sur les réseaux sociaux, affirmant qu’en 2024, le Mali sera envahi par les terroristes et qu’ensuite ils s’attaqueront au Sénégal et à la Côte d’Ivoire, ce qui marquerait la fin de l’Afrique de l’Ouest. Le terrorisme existe au Nigéria, et le Mali, le Niger, et le Burkina Faso sont en pleine lutte. S’ils attaquent
la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Ghana, cela signifierait la fin de l’Afrique de l’Ouest.
Cela montre que leur objectif est de finir définitivement avec l’Afrique. Ce n’est pas seulement le Mali qui est visé. C’est pourquoi je dis que ceux qui veulent combattre doivent s’allier à nous pour que nous luttions ensemble.
Sinon, nous avons plus de dix ans d’expérience dans ce domaine, donc nous n’avons ni peur ni manque de volonté pour continuer à combattre le terrorisme.
Ceux qui ne connaissent pas, avant qu’ils ne se préparent pour faire face au phénomène, il sera trop tard et leur pays sera déstabilisé.
Les étrangers vivent aussi dans la précarité, car ils ne sont plus approvisionnés en uranium, donc ils ne produisent plus d’électricité comme il le faut, encore moins pour la vendre. Cela signifie qu’il y a aussi des coupures d’électricité chez eux. Ils sont sans état d’âme, leur objectif est atteint, donc nous devons comprendre cela et être sur nos gardes, car les étrangers n’abandonnent jamais. C’est un combat de longue haleine ; ils n’ont plus de privilèges, donc nous devons faire attention.
Sur les réformes politiques et institutionnelles
Vous avez parlé de beaucoup de choses, notamment des réformes. Il y en a eu beaucoup. Comme vous le savez, elles sont des recommandations du peuple, et nous les avons appliquées dans presque tous les ministères pour pouvoir accomplir le désir du peuple. Que ce soit sur le plan éducatif, économique ou sanitaire il y a des réformes presque partout en commençant par la Constitution. Pour une harmonisation du travail, le CNT a adopté les lois et la cour constitutionnelle va statuer là-dessus.
Dans cette nouvelle Constitution, nos autorités et légitimités traditionnelles sont concernées, leurs rôles, catégories et missions sont déterminés par une loi. Nous avons également fait des réformes des lois électorales pour une meilleure harmonisation des élections. Le code minier a aussi été réformé pour que l’or du Mali brille pour le Mali.
Le code de procédure pénale a également été reformé.
Il faut noter que le code de procédure pénale est le texte législatif qui regroupe les normes relatives à la procédure pénale. La procédure pénale désigne l’ensemble des règles qui organisent la répression des infractions, c’està-dire les comportements contraires à la loi et sanctionnés par une peine. C’est dans ce nouveau code que les sanctions contre l’homosexualité ont été clairement pénalisées. Les gens font des dépravations de mœurs dans leur pays mais cela ne cadre pas avec nos mœurs. Chez nous, l’homme reste l’homme et la femme demeure la femme. ..
Source : Info Gouv
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