Le Mali lance un mandat d’arrêt contre le PDG de la société canadienne Barrick Gold

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La justice malienne a frappé un grand coup en émettant un mandat d’arrêt contre Mark Bristow, PDG de la compagnie minère canadienne Barrick Gold, pour des accusations de « blanchiment de capitaux » et « atteinte aux biens de l’État ». Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Mali et les compagnies minières étrangères, alors que le gouvernement malien affirme sa volonté de récupérer une part plus équitable des richesses nationales.

Un conflit qui s’envenime

Bamada.net-Ce mandat d’arrêt, signé par le Pôle économique et financier de Bamako le 2 décembre 2024, vise également Cheikh Abass Coulibaly, directeur général malien du complexe Loulo-Gounkoto, situé dans l’ouest du Mali. Ces deux dirigeants sont accusés de pratiques financières illicites ayant eu lieu entre 2019 et 2023.

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Les accusations surviennent alors que le Mali, l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique, a récemment révisé son code minier pour renforcer le contrôle de l’État sur les revenus miniers. Barrick Gold, qui détient 80 % du complexe de Loulo-Gounkoto en partenariat avec l’État malien, fait l’objet d’un litige concernant la part des bénéfices revenant au gouvernement.

Des arrestations précédentes

Avant ces mandats, quatre employés locaux de Barrick Gold avaient été arrêtés fin novembre et placés en détention. Ces arrestations avaient déjà jeté une ombre sur les relations entre la société canadienne et le gouvernement malien. Bien que Barrick ait affirmé vouloir résoudre les différends avant la fin de l’année, la situation s’est manifestement détériorée.

Accusations de blanchiment et violations réglementaires

Les charges portées contre Mark Bristow et Cheikh Abass Coulibaly incluent le « blanchiment de capitaux » et des « violations de la réglementation des relations financières extérieures des États membres de l’UEMOA ». Ces infractions auraient eu lieu dans le cadre de transactions liées au complexe minier de Loulo-Gounkoto, une installation combinant des exploitations à ciel ouvert et souterraines.

Une industrie sous pression

Depuis leur accession au pouvoir en 2020, les autorités de transition au Mali ont placé la lutte contre la corruption et la restauration de la souveraineté économique au cœur de leur programme. L’industrie minière, qui représente environ 25 % du budget national et 75 % des recettes d’exportation, est particulièrement scrutée.

Le Mali, classé parmi les pays les plus pauvres du monde, cherche à maximiser les revenus tirés de son or afin de faire face à une crise multidimensionnelle marquée par l’insécurité et les défis socio-économiques. Dans ce contexte, les autorités ont adopté une approche plus stricte vis-à-vis des compagnies étrangères exploitant les ressources naturelles.

Une réaction attendue

Interrogée sur les mandats d’arrêt, Barrick Gold a déclaré « ne pas souhaiter commenter » la situation. Cette réponse laconique contraste avec les précédentes déclarations de Mark Bristow, qui avait exprimé en novembre dernier son optimisme quant à une résolution amiable des différends.

Cependant, la publication de ces mandats pourrait marquer un tournant décisif. Alors que le PDG sud-africain de Barrick Gold ne se trouve pas actuellement sur le sol malien, la coopération internationale sera essentielle pour donner suite à cette affaire.

Les conséquences potentielles

Ce litige pourrait avoir des répercussions majeures sur l’industrie minérale du Mali. D’une part, il souligne l’engagement des autorités à imposer une gestion plus rigoureuse des ressources naturelles. D’autre part, il pourrait inquiéter les investisseurs étrangers, susceptibles de considérer ces développements comme un signal de risques accrus.

 

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Dans tous les cas, cette affaire illustre la détermination du Mali à affirmer sa souveraineté économique, même face à des multinationales de la taille de Barrick Gold. Le dénouement de ce bras de fer sera scruté avec attention par les acteurs économiques et politiques du pays, ainsi que par la communauté internationale.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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