Le Niger inaugure une nouvelle ère politique avec la refondation nationale sous le leadership du Général Abdourahamane Tiani

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Le Niger a franchi un tournant majeur dans son histoire politique avec la cérémonie officielle de lancement de la mise en œuvre des recommandations et résolutions issues des assises nationales pour la refondation. Ce lancement s’est tenu ce mercredi 26 mars 2025 au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi à Niamey, sous le haut patronage du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le général de brigade Abdourahamane Tiani.

Bamada.net-Présidée par le Général Tiani, la cérémonie a vu la présence de personnalités éminentes, dont les anciens chefs d’État, le Premier ministre Lamine Zeine, des membres du gouvernement, ainsi que des représentants de l’Association des États du Sahel (AES) et des ambassadeurs accrédités au Niger. Un événement marquant pour le pays, qui a témoigné de son engagement envers la refondation politique et sociale.

Promulgation de la Charte de la Transition : un nouveau départ pour le Niger

Au cours de cet événement historique, le Général Tiani a procédé à la promulgation de la Charte de la Transition, un acte fondamental qui lui confère désormais le titre de Président de la République du Niger. Cette charte, présentée par le secrétaire général du gouvernement, M. Mahamane Roufai Laouali, définit les grandes lignes de la refondation du pays et confère au général Tiani le rôle de président pour une durée de cinq ans.

La Charte, qui a valeur constitutionnelle, marque un tournant radical dans l’organisation du pouvoir au Niger. Elle prévoit une transition de cinq ans, modulable selon la situation sécuritaire et les besoins du pays. Les principes cardinaux qui guideront cette période incluent le patriotisme, la solidarité, l’inclusion, la fraternité, la justice, la réconciliation, et le dialogue, des valeurs essentielles pour reconstruire un Niger unifié et prospère.

Cette nouvelle ère de gouvernance, avec une forte concentration du pouvoir exécutif entre les mains du président, soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la démocratie et des libertés publiques au Niger. La charte établit également des critères précis pour la gestion des bases militaires étrangères, qu’elles soient temporaires ou permanentes, et stipule que toute implantation devra être validée par un référendum populaire.

Dissolution des partis politiques : la refondation en marche

Un autre acte décisif du jour fut l’annonce par le Général Tiani de la dissolution de tous les partis politiques du pays, dans un contexte de refondation totale du paysage politique national. Cette mesure a été officialisée par un décret, faisant d’elle une loi de l’État. L’annonce, faite par le secrétaire général du gouvernement, a fait l’objet de vives réactions au sein de la société civile et des défenseurs des droits humains, qui y voient une atteinte aux libertés fondamentales et une mise en péril du pluralisme politique.

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Cependant, le gouvernement justifie cette dissolution par la nécessité de réformer en profondeur le système politique du pays. Selon les autorités, une nouvelle charte des partis politiques sera élaborée, redéfinissant les règles du jeu politique au Niger. Cette mesure, s’inscrivant dans le cadre de la transition, marque la fin des partis traditionnels et l’avènement d’un nouveau cadre institutionnel.

Un tournant pour le Niger et l’Afrique de l’Ouest

Cette dissolution des partis politiques s’inscrit dans une tendance plus large observée dans la région de l’Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays, après des coups d’État, ont suspendu ou réformé leurs structures politiques sous des régimes militaires. Le Mali et la Guinée ont également pris des mesures similaires, mettant en avant la nécessité de réformes profondes pour sortir de crises politiques endémiques.

Au Niger, l’annonce du général Tiani intervient alors que le pays lutte pour stabiliser ses institutions après le coup d’État du 26 juillet 2023. Bien que cette mesure soit perçue par certains comme un pas vers une véritable refondation politique, elle soulève des inquiétudes sur l’avenir du pluralisme politique et de la démocratie dans le pays. Des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une dérive autoritaire.

Les perspectives de la transition : entre réformes et tensions

Le gouvernement nigérien, à travers le général Tiani, appelle à l’unité nationale et à la mobilisation de toutes les forces vives du pays pour relever les défis sécuritaires, économiques et sociaux. Cependant, cette transition ne sera pas sans tensions. Alors que la refondation du système politique s’annonce comme un chantier ambitieux, les autorités devront veiller à garantir un équilibre entre réforme, justice et respect des droits fondamentaux.

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Le général Tiani a d’ailleurs réaffirmé sa volonté de lutter contre la corruption et de mettre en place des mécanismes pour garantir la transparence et l’intégrité des institutions pendant cette période de transition. Dans son discours, il a également souligné l’importance de la réconciliation nationale et de la justice sociale, insistant sur le fait que la paix durable passe par une gestion équitable des ressources et une gouvernance responsable.

Une période de transition déterminante pour le Niger

La Charte de la Transition, en redéfinissant l’organisation du pouvoir au Niger, amorce un processus de transformation institutionnelle profonde. Le pays entre ainsi dans une nouvelle phase de gouvernance, marquée par des réformes ambitieuses visant à moderniser l’État et à relever les défis auxquels il est confronté. La refondation, selon les autorités nigériennes, est un processus inclusif qui implique tous les citoyens et toutes les composantes de la nation.

Cette période de transition sera cruciale pour l’avenir du Niger et pour l’ensemble de la région du Sahel. Si le pays parvient à concilier réformes profondes et respect des principes démocratiques, il pourrait devenir un modèle de transition réussie dans une région en proie à l’instabilité politique et à des défis sécuritaires majeurs.

L’avenir du Niger se dessine donc au croisement des réformes institutionnelles, de la réconciliation nationale et du renforcement de l’État de droit. Le peuple nigérien attend désormais des actes concrets et une gestion transparente des réformes, afin que cette transition ne soit pas qu’un simple changement de façade, mais un véritable tournant pour la prospérité et la paix durable au Niger.

 

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Moise Touré

 

Source: Bamada.net

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