La Journée internationale des migrants, édition 2024, s’est ouverte le jeudi 19 décembre 2024, à Ségou, dans les locaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie. L’événement s’est déroulé sous la présidence du Président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, représenté par le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le général de division Abdoulaye Maïga.
Étaient également présents le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, ainsi que plusieurs autres personnalités, dont le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Boubacar Seybou, l’ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Tomas Eckert, et le président du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla. Selon l’ONU, le nombre de migrants dans le monde était estimé en 2020 à environ 281 millions. Ces personnes quittent leur pays d’origine pour chercher sécurité ou moyens de subsistance à long terme. Pour reconnaître leurs nombreuses contributions, les Nations Unies ont adopté la Convention sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille en 1990, faisant du 18 décembre la Journée internationale des migrants.
Chaque année, cette journée invite les acteurs à mener des activités pour sensibiliser à la protection des droits humains des migrants, recueillir leurs témoignages et promouvoir des mesures de protection adaptées.
Faut-il le rappeler, l’économie de nombreux pays bénéficie du travail des migrants, qui acceptent souvent des emplois difficiles, précaires ou mal rémunérés.
Malheureusement, ces derniers sont fréquemment victimes d’exploitation et d’abus, tels que la confiscation de documents, des agressions, un accès limité au logement et aux soins de santé, ou encore des arrestations arbitraires suivies d’expulsions. Par crainte de représailles, les migrants hésitent souvent à
dénoncer ces maltraitances. La Journée internationale est l’occasion de réaffirmer leurs droits, de combattre les préjugés et de sensibiliser sur leurs contributions aux plans économique, culturel et social, que ce soit dans leur pays d’origine, de transit ou de destination. Au Mali, cette journée s’inscrit dans le cadre de l’adoption de la résolution A/RES/55/93 des Nations Unies, et le pays l’a ratifiée le 5 juin 2003. Pour l’édition 2024, le thème retenu est : <<< Migration, genre et changements climatiques: quelle protection pour les personnes en mobilité ? ». Ce choix n’est pas fortuit, car les changements climatiques comptent parmi les causes majeures des migrations. Les festivités, organisées à Ségou du 19 au 21 décembre 2024, incluent des débats télévisés et radiophoniques, des tables rondes, des campagnes de sensibilisation et des activités culturelles, avec une attention particulière pour les femmes, les jeunes et les populations vulnérables. Ces initiatives ont été financées par l’État malien, en collaboration avec des partenaires techniques et financiers tels que l’OIM Mali, le HCR, l’Union africaine et le PNUD. Une conférence de haut niveau s’est tenue ce vendredi matin à l’Université de Ségou, co-animée par le ministre Mossa Ag Attaher et son collègue de l’Enseignement supérieur, Bouréma Kansaye.
Pour le chef de mission de l’OIM, cette journée met en lumière les contributions inestimables des migrants tout en abordant les défis complexes des migrations contemporaines. Il a souligné que les conflits, les catastrophes climatiques et les pressions économiques forcent de nombreuses personnes à quitter leur foyer, mais que ces réalités s’accompagnent également de récits de résilience et d’espoir.
Dans son allocution, le ministre Mossa Ag Attaher a rappelé que, après les éditions 2022 à Sikasso et 2023 à Koulikoro, Ségou, surnommée la ville des 4 441 balanzans, accueille cette année la célébration. Il a évoqué la symbolique de l’acacia dans la tradition bamanan, qui incarne générosité et prévoyance. Selon lui, “à Ségou, comme dans tout le Mali, l’étranger est sacré, et par extension, le migrant aussi”. Le ministre a également souligné les efforts du gouvernement pour protéger les Maliens de l’extérieur, rappelant que leurs contributions au budget national avoisinent les 700 milliards de francs CFA. Malgré ces progrès, la migration irrégulière continue d’entraîner des drames. Selon l’OΙΜ, entre janvier 2014 et septembre 2024, près de 67 000 migrants sont morts ou portés disparus sur des routes périlleuses, dont 6 999 en 2024. Enfin, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a mis en avant l’importance de renforcer la protection des migrants dans le contexte des changements climatiques et de promouvoir leur intégration dans le développement national.
Il a également réaffirmé l’engagement des autorités maliennes à faire de la gestion de la migration une priorité politique, en collaboration avec les partenaires internationaux.
Youssouf Konaté »
Source : Le Soir de Bamako
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