Le mouvement M5-RFP, acteur majeur de la chute du régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en août 2020, semble aujourd’hui avoir été balayé de la scène politique. Après une première phase de la transition marquée par sa participation active au gouvernement, aucun de ses membres ne figure dans la nouvelle équipe dirigée par le général de gendarmerie Dr Abdoulaye Maïga. Ce retour à la case départ illustre les contradictions internes et les défis qui ont fini par imploser ce mouvement hétéroclite.
Une lutte insurrectionnelle aux conséquences mitigées
Bamada.net-En 2020, le M5-RFP s’était imposé comme la principale force motrice de la contestation contre le régime démocratiquement élu de feu Ibrahim Boubacar Keïta. Ce mouvement, composé de figures diverses et souvent antagonistes, avait mobilisé les foules pour dénoncer la corruption, l’insécurité et la mauvaise gouvernance. Cependant, son combat pour un “Mali Kura” (Nouveau Mali) a rapidement montré ses limites.
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Avec l’intervention des militaires, menés par le colonel Assimi Goïta (aujourd’hui général d’armée), la transition a pris une tournure inattendue. Le double coup d’État de 2020 et 2021 a vu les militaires s’installer au pouvoir, reléguant peu à peu le M5-RFP au second plan. La nomination de Dr Choguel Kokalla Maïga comme Premier ministre a semblé marquer un retour en grâce du mouvement, mais cette phase n’a pas produit les résultats escomptés.
Des promesses non tenues et des crises majeures
La justice, pourtant au cœur des revendications du M5-RFP pour les tueries des 11, 12 et 13 juillet 2020, n’a toujours pas été rendue. Sous la direction de membres issus du M5-RFP, le Mali a traversé l’une de ses pires crises énergétiques, aggravant les souffrances de la population. L’insécurité, déjà endémique, n’a pas pu être significativement réduite malgré les efforts. L’histoire retiendra que cette période n’a pas permis de concrétiser les aspirations populaires portées par le mouvement.
L’éclatement du M5-RFP et le sort de ses figures de proue
Les divisions internes et les ambitions personnelles ont fini par sceller le sort du M5-RFP. Des figures emblématiques du mouvement ont connu des destins tragiques ou controversés. L’Imam Mahmoud Dicko, autrefois influent porte-voix du mouvement, est aujourd’hui en exil. Clément Dembélé et Issa Kaou Djim sont en prison, tandis que Maître Mohamed Aly Bathily vient tout juste de retrouver sa liberté après plusieurs mois de détention. Oumar Mariko, lui aussi impliqué, a choisi la voie de l’exil. Bien que ces figures soient détenues ou poursuivies pour d’autres causes, nombreux sont ceux qui y voient une forme de justice divine.
Les leçons d’un parcours politique chaotique
Le parcours du M5-RFP et la chute de ses membres doivent servir de leçon au peuple malien. La prise de pouvoir par la force, bien que populaire à un moment donné, s’avère toujours contre-productive à long terme. Depuis son indépendance en 1960, le Mali a connu six coups d’État, autant de soubresauts qui ont retardé son développement. Il est crucial que cette transition mette tout en œuvre pour éviter qu’un tel scénario ne se répète.
Une transition appréciée mais sous pression
Les militaires actuellement au pouvoir, sous la conduite du général Assimi Goïta, ont su regagner la confiance d’une grande partie de la population. Le renforcement de l’armée malienne et les avancées réalisées sur le plan sécuritaire sont salués. Cependant, la transition doit tenir sa promesse de remettre le pays sur les rails et d’organiser des élections démocratiques pour garantir un avenir stable et prospère.
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Bonne chance au général Assimi Goïta et à ses frères d’armes. Puisse le Mali sortir grandi de cette transition et inscrire son nom parmi les nations démocratiques et prospères du monde.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net
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