Le paysage médiatique malien a été marqué par une tournure significative dans l’affaire Joliba TV News. En effet, la Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a révisé sa décision initiale de fermeture définitive de cette chaîne privée locale. Après de longues discussions et des efforts de négociation menés par les acteurs clés de la presse malienne, la HAC a finalement opté pour une suspension temporaire de six mois. Cette issue est perçue par beaucoup comme une démonstration d’une démocratie dialoguée et d’un respect accru pour les dynamiques de la presse.
Une décision initiale controversée
Bamada.net-Pour rappel, la HAC avait initialement décidé de retirer la licence de Joliba TV News à la suite d’une plainte déposée le 12 novembre dernier par le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso. Cette plainte concernait les propos tenus par Issa Kaou N’Djim, une figure politique malienne bien connue, lors d’une émission diffusée par la chaîne. Dans ses déclarations, M. Kaou N’Djim avait mis en doute la véracité des événements qualifiés de « tentatives de déstabilisation » au Burkina Faso, allant jusqu’à affirmer qu’il s’agissait d’un « montage » orchestré.
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Ces propos ont été jugés « gravissimes » par les autorités burkinabés, estimant qu’ils portaient atteinte aux militaires au pouvoir dans ce pays voisin. La HAC, dans un premier temps, avait jugé que ces faits constituaient des violations des normes éthiques et déontologiques, ainsi qu’une atteinte inacceptable à un chef d’État étranger.
Le rôle décisif des organisations de presse
Cependant, cette décision drastique avait suscité une vague d’inquiétude et d’indignation au sein de la presse malienne et internationale. La Maison de la Presse du Mali, sous la houlette de son président Bandiougou Dante, a pris les devants pour engager des pourparlers avec la HAC. Leur objectif était de trouver un compromis permettant de concilier les principes de régulation des médias et la nécessité de préserver la liberté de la presse.
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Parallèlement, la direction de Joliba TV News avait introduit un recours grâcieux pour plaider en faveur d’une révision de la décision. Ces efforts concertés ont abouti à une solution intermédiaire, la suspension de six mois, qui est perçue comme une sanction équilibrée, tenant compte à la fois de la gravité des faits et du rôle crucial des médias dans la société.
Un précédent important pour la régulation médiatique
Cette affaire pose des questions fondamentales sur l’équilibre entre la liberté d’expression et les responsabilités éthiques des médias. En optant pour une suspension temporaire plutôt qu’une fermeture définitive, la HAC montre qu’elle reste à l’écoute des doléances et préfère une approche pédagogique à une solution punitive. Cette décision pourrait servir de référence pour d’autres instances de régulation confrontées à des dilemmes similaires.
Une presse malienne plus forte et plus responsable
Le dénouement de cette affaire met en lumière la force du dialogue entre les parties prenantes. La Maison de la Presse du Mali, en particulier, a prouvé son rôle central dans la défense des droits des journalistes tout en promouvant une presse responsable et respectueuse des standards éthiques.
Pour Joliba TV News, cette suspension représente une opportunité de réfléchir sur ses pratiques internes et de renforcer ses mécanismes de contrôle éditorial. Les six mois de suspension pourraient être mis à profit pour améliorer ses standards et restaurer la confiance de son public.
Conclusion : Une étape vers une maturité médiatique
L’affaire Joliba TV News illustre bien les défis auxquels les médias sont confrontés dans un contexte de tensions politiques et régionales. La révision de la décision initiale par la HAC marque une victoire pour le dialogue et la responsabilité collective. Elle renforce également l’espoir d’une presse malienne capable de relever les défis de son temps tout en jouant pleinement son rôle de gardienne de la démocratie.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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