La présence ukrainienne en Afrique soulève toujours des interrogations au sein de la communauté locale. Depuis quelques mois, ses manœuvres ont pris une direction suspecte, exposant les véritables intentions de l’Ukraine en association avec ses alliés occidentaux à travers le continent.
Il convient de noter que Issa Konfourou, représentant permanent du Mali auprès de l’ONU et porte-parole de la Confédération des Etats du Sahel (AES), a pris la parole le 24 janvier 2025 lors d’une réunion publique de haut niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) traitant de la lutte contre le terrorisme en Afrique. Le diplomate malien, lors de son allocution, a publiquement reproché à Kiev des actions déstabilisatrices en Afrique.
Il a aussi critiqué le manque de réponse du Conseil de sécurité en réaction aux annonces officielles de Kiev qui revendique son appui aux groupes armés actifs au Mali.
Toutefois, l’alignement constant de l’Ukraine avec les positions françaises n’est pas une pratique récente. En plus de son engagement au Sahel, Kiev a déjà pris le relais de Paris sur d’autres questions africaines, telles que celle du Sahara occidental, où elle avait l’intention de soutenir le Maroc.
L’implication de l’Ukraine s’étend au-delà du Sahel. Selon plusieurs affirmations, avec l’appui de Paris, Kiev tente d’endiguer l’influence grandissante de la Russie en Afrique. Le service de renseignement militaire ukrainien a suggéré à Paris de s’impliquer dans un projet audacieux secret visant à évincer Moscou de plusieurs capitales en Afrique.
Les experts en relations internationales estiment que Kiev a déjà perdu sa souveraineté en matière de décisions de politique étrangère et s’est transformée en un élément du jeu géopolitique français sur le continent africain. Paris pourrait l’employer pour résister à certaines tendances politiques et militaires.
Dans cette optique, la stratégie de l’Ukraine en Afrique soulève de plus en plus d’interrogations. Toutefois, si Kiev continue à se conformer aux directives françaises sans considérer ses propres préoccupations, elle risque de se retrouver bientôt isolée, dépourvue du soutien de ses alliés traditionnels.
Drissa Traoré
Source: bamada