Moussa Mara sur l’« enlèvement » d’Alou Badra Sacko : « Quand allons-nous enfin sortir de cette nuit noire d’atteintes aux libertés publiques ? »

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Alou Badra Sacko, président du mouvement citoyen « Touche pas à mon Argent » (Dôremê té bôh Alà), a été enlevé le 14 mars 2025 à Bamako, près du ministère de l’Éducation nationale. Des hommes armés et cagoulés l’ont forcé à monter dans un véhicule sans plaque d’immatriculation, plongeant la société civile dans l’inquiétude.

Alou Badra Sacko s’est illustré comme une figure centrale de la contestation contre la hausse des taxes sur les télécommunications, entrée en vigueur début mars 2025. Cette mesure a augmenté le coût des recharges téléphoniques et des transactions via mobile money. « Cette taxe est une injustice qui pèse lourdement sur les Maliens les plus vulnérables. Nous ne pouvons pas rester silencieux face à une telle oppression », déclarait-il lors d’une récente intervention.

Le 11 mars, il avait pris la tête du mouvement « Touche pas à mon Argent », une plateforme citoyenne rassemblant des Maliens opposés à la dégradation des conditions de vie. Son engagement lui a valu une grande popularité. Son enlèvement n’a pas encore été revendiqué, mais il s’inscrit dans un climat où les voix dissidentes sont de plus en plus réprimées. L’ancien Premier ministre Moussa Mara a vivement réagi : « Quand allons-nous enfin sortir de cette nuit noire d’atteintes aux libertés publiques ? J’insiste sur le fait que de tels actes ne peuvent qu’entamer la cohésion sociale et fragiliser davantage nos institutions ».

D’autres figures politiques et militantes ont condamné cet acte, y voyant un signe supplémentaire d’un durcissement du pouvoir face à la contestation. Ismaël Sacko, président du PSDA et coordinateur de la Coalition Sahel Démocratie, a qualifié cet enlèvement d’« acte terroriste » : « Nous assistons à une vague de disparitions forcées visant les leaders politiques, les activistes et les journalistes. Alou Badra Sacko préparait des actions pacifiques contre l’imposition unilatérale de taxes injustes. Son enlèvement est un signal fort envoyé à tous ceux qui osent défier le pouvoir ». La société civile malienne appelle à des mobilisations pour obtenir des explications des autorités et garantir la sécurité des militants. « Notre silence serait une complicité. Nous devons nous lever pour la liberté et la justice », selon Ismaël Sacko.

Madiassa Kaba Diakité

 

Source : Le Républicain

Source: bamada