Le mois sacré de Ramadan entamé, l’occasion est une nouvelle fois donnée à la Umma musulmane de faire œuvre de foi envers Allah en s’abstenant de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Cependant, d’année en année, les conditions de vie deviennent difficiles. Cette année, nos pensées devront converger vers nos frères et sœurs qui vivront, la mort dans l’âme, un Ramadan difficile. Il s’agit des réfugiés, des militaires engagés au théâtre des opérations et de tous ces désœuvrés qui survivent dans la zone grise de notre subconscient collectif.
Au-delà de s’abstenir de boire et de manger, le jeûne du mois béni de Ramadan revêt une dimension spirituelle extrêmement profonde. Endurer avec patience, est un chemin d’or cité dans le Saint-Coran et qui mène au Paradis. Par cet acte d’adoration, le musulman ressent ce que les démunis ressentent et se met à avoir une perspective de vue plus juste et plus profonde. Il voit désormais avec tous ses sens et sait que Dieu est au début et à la fin de toute chose. Le Ramadan est un rappel, une leçon de vie, un guide de comportement face aux vicissitudes, avec comme but ultime le rapprochement d’Allah par la purification de l’âme. Une purification qui se fait aussi par le biais d’une santé plus résiliente car il a été prouvé que le jeûne musulman est bon pour la santé. Malheureusement, nombre de nos compatriotes ne pourront pas vivre cette période avec le degré de quiétude qu’il faut. Car, assez souvent, le jeûne est devenu pour eux une routine qu’ils observent en espérant des jours meilleurs. Selon les chiffres de l’UNHCR, ils seraient plus de 220 mille réfugiés maliens répartis dans les pays de la sous-région. Au-delà de ce chiffre, il faut aussi comprendre que tous ces réfugiés ont des parents dans différentes régions du pays. Et donc, les conséquences de cet éloignement sont difficilement appréciables. Surtout qu’aux conditions de vie précaires, s’ajoutent le déchirement de devoir vivre loin de ses terres natales et de ses proches. Le coté moral de ce mois béni nous oblige à avoir dans le cœur et dans l’esprit le contexte global dans lequel se trouve le pays. De nombreuses familles redoutent la hausse des prix conjuguée aux effets néfastes des coupures d’électricité. Souvent, il suffit de regarder dans son voisinage immédiat pour s’apercevoir que la pauvreté est devenue un point commun pour de nombreuses concessions.
Solidarité et esprit de sacrifice devraient être de rigueur. Qu’Allah accepte nos actes d’adoration, pardonne nos péchés, et qu’il sème en chacun de nous l’amour de son prochain et de la patrie.
Ahmed M. Thiam
Source : L’Alternance
Source: bamada