L’équilibre semble difficile à tenir. Jouir de sa souveraineté pleine et entière sur les immenses richesses de son sous-sol sachant que l’on ne détient pas la science nécessaire pour faire en profiter ses populations. L’or, l’uranium, le manganèse, le cobalt, le diamant, le pétrole, et bien plus encore, ne cessent d’attirer les puissances. Depuis des années, nous assistons à des Sommets réunissant Afrique et d’autres pays majeurs. Ces Sommets Afrique-Russie, Afrique-Chine, Afrique-Inde, prouvent à suffisance que les pays du Continent peinent à faire du multilatéralisme une réalité fructueuse pour leurs économies. Sauf que la richesse au 21ème siècle rime de moins en moins avec les hydrocarbures. En effet, nombre de pays majeurs qui ont émergé grâce à la manne pétrolifère notamment ont compris que l’enjeu véritable du développement du futur repose sur deux éléments majeurs : Miser sur des sources de revenus soft et développer l’intelligence technologique. Pour prendre l’exemple des pays du Golfe comme le Qatar et les Émirats Arabes Unis, le soft power est devenu un pan entier de leur développement mais aussi et surtout le tourisme. Certes, grâce à de longues années d’exploitation du pétrole, ils ont eu un capital financier suffisant leur permettant d’envisager une reconversion économique.
Pour nombre de pays africains, qui peinent à avoir une stabilité politique forte, l’équation est difficile à résoudre. Et la donne sécuritaire complexifie davantage cette équation. Toutefois, avec une bonne intelligence diplomatique et avec une vision pour le long terme sur le plan économique, un choix pertinent peut être fait du partenaire idéal selon la situation globale à l’instant T. Dans cette perspective, la Chine semble bien positionnée sur le Continent. En effet, il s’agit d’un partenaire qui est la deuxième puissance économique mondiale talonnant de près les USA, et qui détient une connaissance technologique qui, au fil des ans, a gagné respect et considération. De plus, il s’agit d’un partenaire qui semble être plus en phase avec les réalités africaines. L’Occident est de plus en plus perçu comme le contre-modèle d’une Afrique pétrie de valeurs traditionnelles aux antipodes de celles d’une partie du monde qui détient encore une grande domination mondiale. Des pays africains ont très tôt compris la donne qui se dessine. Le Kenya, surnommé la Silicon Savannah, en référence à la Silicon Valley en Amérique, est un pôle technologique incontestable au cœur de l’Afrique. La capitale Nairobi, est l’abri de plusieurs start-ups dans le domaine. D’autres pays peuvent être cités comme exemple, comme l’Égypte ou le Rwanda.
En définitive, les politiques de gouvernance économique dans beaucoup de pays africains sont obsolètes. Un nouveau logiciel doit être élaboré en plaçant à son cœur innovation technologique et adaptation stratégique le tout avec un horizon assez élargi.
Ahmed M. Thiam
Source: bamada