Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a été l’un des acteurs majeurs de la chute du régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en août 2020. Porté par une contestation populaire contre un pouvoir légitimement élu, ce mouvement hétéroclite, soutenu par des forces diverses, a fini par s’effacer sous le poids de ses propres contradictions internes. Alors que les militaires dirigés par le Colonel Assimi Goïta — désormais Général d’armée — ont parachevé la lutte en prenant le contrôle du pouvoir, le M5-RFP semble aujourd’hui relégué au second plan, voire écarté de la scène politique nationale.
Un mouvement insurrectionnel à bout de souffle
Bamada.net-Après avoir été à l’avant-garde de la mobilisation qui a conduit au renversement d’IBK, le M5-RFP s’est vu offrir des postes stratégiques au sein du gouvernement de transition. Cependant, l’échec de leur gestion s’est vite fait sentir. Les promesses de justice, notamment pour les victimes des 11, 12 et 13 juillet 2020, sont restées lettre morte. Les attentes des Maliens en matière de sécurité et de développement n’ont pas été satisfaites, malgré les efforts déployés.
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En outre, sous leur gouvernance, le Mali a connu une crise énergétique sans précédent, ajoutant une pression supplémentaire sur une population déjà éprouvée. Ces défis n’ont fait qu’accentuer les divisions internes du mouvement, entraînant son implosion. Le limogeage de Dr Choguel Kokalla Maïga de la Primature a marqué un point culminant dans le désarroi du M5-RFP, aujourd’hui absent du gouvernement dirigé par le Général Abdoulaye Maïa, un homme connu pour sa rigueur et son sens du devoir.
L’effondrement des figures emblématiques
La chute du M5-RFP ne s’est pas limitée à une perte d’influence politique. Plusieurs de ses membres phares se trouvent aujourd’hui en prison ou en exil. Parmi eux, l’imam Mahmoud Dicko, autrefois considéré comme une figure influente et respectée, est actuellement en fuite hors du pays. Clément Dembélé, une autre voix forte du mouvement, croupit en prison. D’autres personnalités comme Issa Kaou Djim et Me Mohamed Aly Bathily ont connu des sorts similaires, le dernier ayant recouvré sa liberté tout récemment, le 5 décembre 2024. Quant à Oumar Mariko, il a choisi le chemin de l’exil.
Cette série de revers soulève des questions profondes. Est-ce le karma qui frappe les détracteurs d’IBK, un homme connu pour son patriotisme et sa bonne foi ? Ou est-ce la conséquence logique de leurs actions passées ?
Une leçon pour le peuple malien
L’histoire du M5-RFP offre une leçon cruciale au peuple malien : les coups d’État ne sont pas une solution durable aux problèmes politiques et sociaux. Renverser un pouvoir légitimement élu, aussi imparfait soit-il, peut entraîner des conséquences imprévisibles et souvent désastreuses. Le Mali Kura, tant vanté par les dirigeants du M5-RFP, s’est révélé être une chimère, une promesse non tenue qui a laissé un goût amer dans la bouche des citoyens.
Il est temps pour tous les Maliens de tourner la page des divisions et des luttes intestines. Soutenir la transition actuelle et travailler ensemble vers l’organisation d’élections libres et démocratiques est la seule voie pour redonner espoir à un pays en quête de stabilité. La consolidation des institutions et la construction d’un État de droit doivent être les priorités absolues.
L’espoir incarné par les militaires
Depuis leur accession au pouvoir, les militaires dirigés par le Général Assimi Goïta ont été plébiscités par une large partie de la population. En cinq ans, ils ont réalisé un travail remarquable, notamment en renforçant la puissance de l’armée malienne. Cette montée en puissance militaire, associée à une volonté de rétablir la souveraineté du Mali, est un motif de fierté nationale.
Cependant, la mission reste inachevée. La transition doit se conclure par des élections crédibles et inclusives qui permettront au peuple malien de choisir librement ses dirigeants. C’est dans cet esprit que Bamada.net, fidèle à son éthique journalistique, appelle tous les acteurs politiques et sociaux à faire preuve de responsabilité et de patriotisme.
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L’épisode du M5-RFP rappelle que la quête du pouvoir, lorsqu’elle est guidée par des intérêts personnels plutôt que par le bien commun, conduit à des désillusions. Pour le Mali, l’avenir passe par l’unité, la justice et une gouvernance axée sur les besoins réels des citoyens. Que cette transition serve de tremplin vers un Mali réconcilié avec lui-même et ouvert sur un avenir meilleur.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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