Au Mali, le Syndicat national des banques, établissements financiers du Mali (SYNABEF) s’apprête à engager un nouveau bras de fer avec la justice après l’arrestation de deux cadres de banque dans une affaire impliquant EDM-Sa. Après une série de sit-ins devant les banques, le SYNABEF envisage d’autres actions notamment l’arrêt brusque de toute activité bancaire s’il n’a pas gain de cause.
Depuis ce lundi, 10 mars 2025, des agents des banques et de tous les établissements financiers confondus organisent un sit-in devant les agences pour protester contre une action judiciaire visant deux de leurs camarades. Ils ont aussitôt décrété l’arrêt immédiat de tout transfert des garanties de la société EDM.SA, des structures publiques et parapubliques jusqu’à nouvel ordre.
Les raisons…!
Tout a commencé la semaine dernière où six personnes ont été placées en garde à vue, puis placées sous mandat de dépôt dont deux cadres de l’Ecobank. Elles sont soupçonnées d’être impliquées dans la constitution de ‘’fausses garanties’’ bancaires dans le cadre de la mise en place de projets énergétiques.
Parmi les accusés, figurent deux cadres d’Ecobank Mali, dont le coordinateur du projet PDM-Hydro, un sous-traitant malien ainsi que deux ressortissants indiens, porteurs de deux projets de centrales électriques. Les accusations sont graves et portent sur ‘’faux et usage de faux’’ ; ‘’blanchiment de capitaux et complicité’’, selon le journal ‘’Le Soft’’. Ces crimes sont passibles de plusieurs années de prison.
Selon les informations données par le SYNABEF, le placement sous mandat de dépôt des six personnes dont les deux banquiers fait suite à une plainte d’EDM-sa, suscitant la colère du SYNABEF, principal syndicat des banques au Mali.
Le SYNABEF rejette en bloc !
Pour le syndicat des banques et établissements financiers, les deux camarades n’ont pas fauté. Le syndicat estime que les deux banquiers n’ont commis aucune faute et n’ont fait que transmettre ‘’des messages swift (garanties) en toute conformité avec la règlementation bancaire et des procédures d’Ecobank’’.
Ainsi, depuis le lundi, le syndicat a mobilisé ses militants comme il sait bien le faire, pour engager un bras de fer avec la justice. « Nous respectons la justice et les décisions judiciaires. Mais dans ce cas précis, il s’agit d’injustice. Et nous avons expliqué cela à travers les responsables syndicaux, les responsables de l’association des banques et finances, la direction même de l’Ecobank, notamment le directeur général pour prouver que les deux agents n’ont pas fauté. Mais, ils n’ont voulu rien comprendre. C’est pourquoi, nous avons mobilisé nos membres à agir », a ainsi déclaré Hamadoun Bah, secrétaire général du SYNABEF.
Les banquiers ont ainsi organisé une série de sit-ins durant cette semaine et entendent mener d’autres actions. Mais avant, ils ont suspendu immédiatement ‘’tout transfert des garanties de la société EDM.SA, des structures publiques et parapubliques jusqu’à nouvel ordre’’.
Vers le réveil du vieux démon ?
Suite à cette arrestation, le SYNABEF entend poser beaucoup d’actions. Si les premières concernent la libération immédiate de leurs camarades, le syndicat veut également réveiller de vieux démons, notamment certaines doléances non prise en compte par l’Etat, mais aussi le cas de certains camarades licenciés l’année dernière à la suite d’une grève.
L’on se rappelle encore cette prise en otage de l’économie malienne à l’approche même de la fête de Tabaski de 2024. C’était suite au placement sous mandat de dépôt du secrétaire général de la section syndicale des banques et établissements financiers, Hamadoun Bah, qui avait paralysé le secteur bancaire durant une semaine afin de forcer la main de la justice à faire marche arrière dans ce dossier.
Cependant suite à cette grève, certains agents dont ceux du secteur de l’hydrocarbure ont été licenciés par leurs entreprises. Le syndicat veut donc faire d’une pierre deux coups pour réclamer le droit de ces derniers. Ce qui compliquera la tâche et risquera de provoquer une nouvelle crise économique et sociale à l’approche cette fois-ci de la fête de ramadan.
Amadou Kodio
Source : Ziré
Source: bamada