Le retrait du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) marque un tournant historique pour le pays et ses voisins du Burkina Faso et du Niger. Cette décision, officialisée le 29 janvier 2025, découle d’un long processus amorcé depuis janvier 2024 par les trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). À la lumière de cette nouvelle réalité politique et économique, les acteurs politiques maliens s’expriment sur les implications de cette sortie, à commencer par le Rassemblement pour le Mali (RPM), héritier de la vision politique de feu le Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Le RPM face à un tournant majeur
Bamada.net-Dans une déclaration officielle, le RPM a pris acte de ce retrait et a exprimé sa préoccupation quant à l’absence de mesures concrètes pour en atténuer les conséquences. Le parti souligne notamment que, malgré l’annonce de la création d’un Comité de pilotage de haut niveau dès janvier 2024, ce dernier n’a toujours pas livré ses premières recommandations.
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Le RPM, tout en reconnaissant la souveraineté du Mali dans ses décisions stratégiques, rappelle l’importance d’un dialogue constructif et pragmatique avec la CEDEAO afin de garantir une transition fluide et éviter les répercussions négatives sur les citoyens maliens, particulièrement ceux vivant dans l’espace communautaire.
Recommandations du RPM au gouvernement malien
Dans cette optique, le RPM propose plusieurs actions urgentes à mettre en place :
- Informer régulièrement les populations sur les défis et opportunités liés au retrait, afin de leur permettre d’anticiper les changements économiques et sociaux à venir.
- Renforcer les relations bilatérales avec les pays voisins, en mettant en place des accords de coopération ciblés, tant sur le plan économique que politique et sécuritaire.
- Créer des cadres d’échange nationaux permettant d’inclure toutes les composantes de la société malienne dans les réflexions sur l’avenir post-CEDEAO.
- Anticiper les répercussions économiques et sociales, notamment en garantissant la libre circulation des biens et des personnes pour éviter toute perturbation des échanges commerciaux et des services.
Le président du RPM, Dr. Bokary Tréta, insiste sur la nécessité d’une approche inclusive et transparente pour assurer un avenir stable et prospère au Mali.
L’URD et le soutien à un retrait structuré
L’Union pour la République et la Démocratie (URD), parti fondé par feu l’honorable Soumaïla Cissé, a également pris position en faveur de cette sortie de la CEDEAO, tout en appelant à un retrait bien organisé. Selon l’URD, cette décision s’inscrit dans une dynamique de souveraineté, mais nécessite des négociations approfondies pour garantir la protection des intérêts des populations maliennes.
Le parti salue notamment l’engagement de l’AES à maintenir la libre circulation des citoyens ouest-africains dans son espace, à travers la non-imposition de visas aux ressortissants de la CEDEAO. De plus, l’URD considère que la rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’AES à Ouagadougou, le 26 janvier 2025, est un signal fort pour une transition harmonieuse vers un nouvel ordre sous-régional.
L’Honorable Gouagnon Coulibaly, président de l’URD, appelle à un soutien constant des citoyens afin de renforcer l’unité et la solidarité au sein des pays de l’AES.
Moussa Mara et l’appel à la transparence dans les négociations
L’ancien Premier ministre Moussa Mara, président du parti YELEMA, adopte une posture pragmatique en saluant l’ouverture annoncée des négociations entre la CEDEAO et les trois pays de l’AES. Toutefois, il exhorte les autorités à plus de transparence dans ce processus, notamment sur la question de l’acceptabilité des passeports AES au sein de la CEDEAO, qui demeure encore floue.
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« Il est primordial que nos autorités communiquent ouvertement sur les discussions en cours, afin que nous puissions nous préparer aux nouvelles réalités de notre position dans la région », a-t-il déclaré.
Les perspectives d’un avenir hors de la CEDEAO
Avec ce départ, le Mali et ses alliés du Burkina Faso et du Niger entament une nouvelle phase de leur relation avec l’Afrique de l’Ouest. Si les défis économiques et diplomatiques sont nombreux, la volonté de ces États de bâtir une coopération sous-régionale adaptée aux réalités du Sahel semble bien ancrée. La question du maintien des relations commerciales et de la protection des diasporas maliennes dans l’espace CEDEAO reste toutefois un enjeu crucial.
Le RPM, l’URD et d’autres forces politiques maliennes insistent sur la nécessité d’une approche concertée et inclusive pour que cette sortie se fasse dans le respect des intérêts du peuple malien.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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