Un ancien magistrat malien bloqué à la frontière : le témoignage de Dramane Diarra

Arrivés au Commissariat de Police de la Frontière, après l’enrôlement (les formalités) de nous tous, nous avons été invités d’attendre le commissaire chargé de l’immigration qui était momentanément en dehors du Commissariat.

À son arrivée, après quelques temps, il nous a fait comprendre que sur instruction de sa hiérarchie mon passeport est saisi et je devrai retourner à Bamako.

Sur mon insistance de savoir qui m’empêche de circuler librement en temps que citoyen Malien alors que je n’ai aucune contrainte légale ou judiciaire?

Je suis rentré en contact téléphonique avec le Commissaire divisionnaire au niveau de la Direction de la Police des frontières,chef hiérarchique de celui qui se trouve à la frontière. Dans nos échanges j’avais senti qu’il ́ne semblait pas être au courant puisqu’il m’a demandé “quel Commissaire a saisi le document?”avant de me laisser entendre qu’il va l’appeler. Après leurs échanges, le Commissaire au niveau de la frontière m’a informé que l’instruction demeurait.

Alors j’ai rappelé son chef hiérarchique qui m’informait que ce n’était à son niveau, comme pour dire que l’instruction venait d’un niveau supérieur.

J’ai demandé un document de saisie de mon passeport, mais le Commissaire me dit qu’ils ont commencé seulement jeudi dernier et qu’ils n’ont pas encore de formulaire. Je lui demandais de faire un document manuscrit qu’il n’a pas daigné donner. Alors je lui rappelais qu’il doit se rappeler la théorie de la baïonnette intelligente, en raison de laquelle il ne peut exécuter un ordre illégal. Il dit en être conscient, en depit de la présentation de ma carte biometrique. Alors c’est chacun face à ses responsabilités.

Ces faits sont aussi à verser dans les dossiers du moment.

Merci beaucoup aux Policiers sur place et mon interlocuteur de la Direction de la Police des Frontières pour leur bienveillance.