Le balafon, instrument de musique des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire est désormais inscrit sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité de l’UNESCO. L’information a été donnée par un communiqué de la Délégation permanente du Mali auprès de l’UNESCO à Paris, rendu public ce vendredi 6 décembre 2024.
Du 02 au 07 décembre 2024, se sont déroulés à Asunción (Paraguay) les travaux de la dix-neuvième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Lors de cette rencontre, la Délégation Permanente du Mali auprès de l’UNESCO à Paris a procédé à l’inscription des Pratiques Culturelles Liées au Balafon et au Kolintang sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
«La Délégation permanente du Mali auprès de l’UNESCO a le plaisir d’informer les nationaux maliens de l’inscription des pratiques et expressions culturelles liées au balafon et au kolintang sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité», relève le communiqué qui invite «Tous les Maliens à accueillir cette reconnaissance internationale avec fierté et à continuer de participer activement à la promotion de notre riche patrimoine culturel».
Cette décision a été prise à Asunción au Paraguay le 05 décembre 2024, lors des travaux de la dix-neuvième session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, tenu du 02 au 07 décembre 2024.
Cette inscription marque une reconnaissance internationale de la richesse culturelle partagée par le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et l’Indonésie.
Le balafon et le kolintang, tous deux xylophones en bois, symbolisent le respect mutuel, la tolérance, et promeuvent l’unité ainsi qu’une vie harmonieuse. Le Comité a salué la collaboration exemplaire entre ces quatre pays, soulignant l’importance de la coopération culturelle.
Le Mali, en collaboration avec les autres États parties à la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, s’engage à renforcer cette coopération par des actions culturelles communes.
Description
Le balafon des communautés Sénoufo du Mali, du Burkina Faso et de Côte d’Ivoire est un instrument de musique de type xylophone. Les pratiques et expressions culturelles liées à son usage sont reconnues comme une richesse faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Le balafon, également appelé ncegele, est constitué d’une structure en bois ou en bambou sur laquelle sont fixées des lames de bois de longueurs différentes, et de calebasses de différentes tailles faisant office de caisses de résonance pour chacune des lames.
Des membranes d’oothèques produites par des araignées, tapissent l’intérieur des calebasses, percées, permettant d’obtenir différentes vibrations pour les sons créés.
Les accords du balafon sont basés sur la division d’une octave en 5. La musique du balafon est obtenue en utilisant des baguettes de bois.
Pratiques culturelles
Dans les communautés sénoufo, le balafon est présent à différents moments de la vie collective, qu’il s’agisse de fêtes, de prières, de rituels ésotériques, d’enterrements. Sa musique est utilisée pour accompagner la transmission des traditions, croyances et valeurs de la communauté.
Les Kafibélé, un sous-groupe sénoufo, dénombrent 7 types d’orchestres qui combinent les balafons avec d’autres instruments selon les circonstances.
L’ethnomusicologie s’est intéressée à cette pratique, et l’analyse en termes de sémantique. Jouer du balafon est alors considéré comme un acte dialectique : tenir un discours. Le message se construit sur une base syllabique, bien que ses interprétations restent soumises au contexte.
Les airs traditionnels, portant des messages liés au passage de la vie à la mort, par exemple, sont considérés comme très anciens, et il en existe de nombreuses variantes.
Ceux dédiés aux divertissements sont plus éphémères, et peuvent être créés et réinventés au fil du temps.
Les jeux de balafons sont également l’occasion de jouer des rivalités entre villages Sénoufos et d’exprimer leurs singularités culturelles.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin
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